Pénurie d'eau à Goma : Un défi majeur pour les déplacés de guerre - Tazama RDC
Pénurie d’eau à Goma : Un défi majeur pour les déplacés de guerre

Pénurie d’eau à Goma : Un défi majeur pour les déplacés de guerre

Au-delà de ses innombrables conséquences sur la vie des habitants de la ville de Goma, qui compte une importante présence de personnes ayant fui les atrocités de la guerre du M23 dans leurs milieux d’origine, la pénurie d’eau affecte également différents sites de déplacés. Cela expose ces citoyens congolais au grand risque de contamination par des maladies hydriques, notamment les infections chez les femmes et les jeunes filles.

À Musawato, par exemple, un camp situé en plein centre-ville de Goma, dans le quartier Katoy, aucun dispositif d’eau n’a jamais été installé depuis l’arrivée des centaines de personnes déplacées. Pourtant, dans une ville où la pénurie d’eau potable est un problème quotidien pour sa population, il n’y a pas de moyen de recours, même chez les voisins (autochtones), pour s’en procurer.

« Dans ce site, nous n’avons aucun dispositif pour nous fournir en eau potable. À part l’eau de pluie, nous nous débrouillons pour trouver au moins un bidon de 200 FC par jour pour éviter le pire. Et c’est sur ces 20 litres que nous prélevons une petite quantité pour la cuisson et une autre pour la lessive de nos linges et de ceux de nos enfants », a fait savoir madame Uwiduhaye Sendegeya.

Selon les experts en santé publique, la moitié de la population féminine dans le monde passe une partie de sa vie à avoir ses règles. Plus grave encore, plus de 500 millions de femmes et de jeunes filles à travers le monde n’ont pas accès à des produits d’hygiène menstruelle ni à des installations sûres et propres. Cette « précarité menstruelle » est préjudiciable à leur santé physique, mentale et émotionnelle, indique le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).

« Personnellement, pour trouver de l’eau pendant la période menstruelle, il me faut parcourir les quartiers de Goma pour voir où je pourrais proposer mes services de lessive et ainsi gagner un peu d’argent. C’est avec cette petite somme que je m’achète de l’eau pour mon hygiène », a témoigné mademoiselle Espérance Kasole, âgée de 17 ans.

La pauvreté menstruelle et l’incapacité de se procurer des produits d’hygiène restent un problème majeur, en particulier dans les pays en développement. Un problème auquel les jeunes filles et les femmes qui ont leurs règles sont confrontées chaque mois, parfois sans avoir accès à des toilettes pour se soulager. La secrétaire du site de Musawato, madame Furaha Jeanne d’Arc, plaide auprès des personnes de bonne volonté, des humanitaires et du gouvernement en particulier, de penser également à leur camp qui abrite plus de 70 ménages, mais qui partage des toilettes avec les élèves d’une école environnante.

Rédaction

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