Alerte Secrétaire Détaillée du Jeudi 11 Avril 2024 - Tazama RDC
Alerte Secrétaire Détaillée du Jeudi 11 Avril 2024

Alerte Secrétaire Détaillée du Jeudi 11 Avril 2024

À Goma, en seulement 48 heures, la ville a enregistré plus de 10 assassinats perpétrés par des individus armés. Le cas le plus alarmant s’est produit ce mercredi 10 avril lors d’un braquage en plein jour à l’endroit communément appelé « Entrée président », non loin du gouvernorat de la province, où 7 personnes ont été tuées, dont un policier, et plusieurs autres blessées. Cette situation préoccupe vivement les membres de la société civile. « Goma ressemble de plus en plus à l’Afghanistan avec son état de siège qui montre ses limites », a commenté un membre de la société civile du Nord-Kivu lors d’une interview accordée à tazamardc.net. L’avant midi de ce jeudi 11 avril, la police urbaine annonce à la presse que les présumés auteurs de ces tueries sont déjà arrêtés. À en coire les autorités urbaines, il s’agit notamment de 3 militaires de l’armée congolaise et 2 jeunes Wazalendo.

La nuit du mardi au mercredi, la capitale de la province du Nord-Kivu a également été le théâtre d’une agitation généralisée dans la plupart de ses quartiers sensibles. Au quartier Ndosho, dans la commune de Karisimbi, un bandit se faisant passer pour un Muzalendo a été appréhendé et abattu par les forces de sécurité vers 19 heures, non loin de l’école Anjelani, sur l’axe TPD. Nos sources sur place précisent que deux autres criminels opérant avec celui abattu ont réussi à s’échapper, emportant avec eux les biens qu’ils avaient dérobés aux habitants. Au cours de la même nuit, au quartier Majengo, toujours dans la commune de Karisimbi, trois jeunes garçons ont également été tués par un élément présumé de la Garde Républicaine (GR) en patrouille sur l’avenue Kavumu, alors qu’ils rentraient d’un restaurant. Selon le Conseil Communal de la Jeunesse de Karisimbi, tout a commencé par les actes de harcèlement de cet élément incontrôlé dans cette partie de la ville de Goma. Claude Rugo, condamnant cette barbarie, explique que suite à une tentative de vol de téléphones portables sur ces jeunes, une dispute a éclaté. C’est alors que ce militaire a ouvert le feu sur la foule qui l’entourait, causant la perte de ces « citoyens pacifiques ».

Un peu plus à l’ouest de la ville, dans les quartiers de Mugunga et Lac Vert, deux entités abritant des milliers de déplacés, les coups de feu retentissent chaque nuit aux oreilles des habitants. La société civile de cette zone touristique affirme qu’aucune nuit ne se passe sans qu’il y ait des échanges de tirs, mais les autorités n’ont toujours pas fourni de raisons précises justifiant le gaspillage de ces munitions dans des zones fortement peuplées.

Dans le territoire de Nyiragongo, la situation sécuritaire demeure globalement calme. Cependant, les informations faisant état de l’ordre donné par le chef coutumier de la chefferie de Bukumu d’arrêter la vice-présidente d’une organisation locale encadrant les jeunes désœuvrés dans cette région sont infondées. Il s’agit d’une « fausse information », selon des sources proches contactées par nos partenaires de Mongongo News. Dans un communiqué publié le mercredi 10 avril, les membres du Community Based Complaint Network (CBCN) rejettent ces accusations contre Lebon Bakungu. Il est effectivement signalé que Madame Tantine Maniraguha est en détention depuis près de deux jours, après qu’une plainte a été déposée auprès du Parquet du Tribunal de Paix de Nyiragongo par les membres de cette organisation, dont elle est la deuxième personnalité après le Mwami Lebon Bakungu. Plusieurs chefs d’accusation pèsent contre elle, notamment une mauvaise gestion de l’organisation et une tentative de détournement des biens du centre de formation du CBCN, situé dans le village de Ngangi 1, dans le groupement de Munigi, rapporte Mongongo News.

Ce matin, un calme relatif est observé aux alentours du village de Shasha, dans le groupement de Mupfunyi Shanga, dans le territoire de Masisi, après une journée du mercredi 10 avril 2024 marquée par des combats intenses en armes lourdes et légères dans les collines de Ndumba et Muremure. Aucun progrès n’a été signalé, et le village de Shasha reste sous le contrôle des rebelles. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) restent déterminées à reprendre ce village afin de poursuivre leur progression. Aux environs de Bihambwe, dans la matinée du même mercredi, des affrontements d’une durée d’environ une heure ont été signalés dans cette zone.

À Kibirizi, nos sources indiquent qu’une femme d’une quarantaine d’années a été violée par des présumés rebelles du M23 dans la matinée de ce mercredi 10 avril, avant de mettre fin à ses jours en tirant plusieurs balles dans les parties intimes.

En outre, du point de vue sécuritaire, il convient de se méfier de certains vendeurs de fausses informations qui recherchent la notoriété. Depuis près de 4 jours, il n’y a pas eu d’affrontements à Kibirizi, contrairement à ce que rapportent certains médias. La situation sécuritaire demeure calme dans cette zone. Il est toutefois à noter que chaque lundi de la semaine, les rebelles du M23 imposent un « Salongo » dans les villages qu’ils occupent, pour des travaux communautaires d’entretien des routes, entre autres. Par exemple, le lundi 8 avril, les rebelles du M23 ont mobilisé les populations pour des travaux de coupe de bois dans le champ du général Makenga Sultani à Nyanzale, afin de les transporter dans les positions où ils construisent des maisons souterraines et des tranchées camouflées.

Rédaction

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