Alliance de Kabila, Lubaya, Numbi, Bob Kabamba et consort à Nanga : Une vérité qui déchire ou une pièce de théâtre mal jouée ? - Tazama RDC
Alliance de Kabila, Lubaya, Numbi, Bob Kabamba et consort à Nanga : Une vérité qui déchire ou une pièce de théâtre mal jouée ?

Alliance de Kabila, Lubaya, Numbi, Bob Kabamba et consort à Nanga : Une vérité qui déchire ou une pièce de théâtre mal jouée ?

Le porte-parole des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) a présenté vendredi 05 avril 2024, Erick Nkuba, alias « Malembe », comme un proche collaborateur influent de Corneille Nanga par le biais de la presse kinoise.

Selon le général Sylvain Ekenge, ce dernier a été arrêté par le renseignement militaire à Kinshasa sur des soupçons de complicité avec Corneille Nanga, chef rebelle et acteur moteur de l’AFC-M23/RDF, avec qui il aurait passé quelques moments dans le maquis au Nord-Kivu. Il est présenté par l’armée comme conseiller stratégique et politique de Corneille Nanga.

Dans une vidéo projetée dans la salle lors de son interrogatoire par les services spécialisés, Érick Nkuba a, dans sa déposition, cité certaines personnalités politiques influentes, parmi lesquelles Joseph Kabila, le professeur Kabamba Claudel Lubaya, Patient Saiba, le général Numbi en fuite depuis plusieurs années… Ces personnalités sont présentées comme des collaborateurs qui soutiennent ce mouvement rebelle.

Manipulation ou vérité ?

Face à ces accusations, certains concernés n’ont pas tardé à réagir en présentant leur innocence.

Le député national honoraire Claudel Lubaya dit être ulcéré par cette accusation infondée basée sur des règlements de compte et la rejette de manière catégorique. Selon lui, ces accusations portent atteinte à son honorabilité et à sa dignité, étant donné qu’il reste engagé dans une approche démocratique.

« Je suis ulcéré d’apprendre que j’aurais été cité comme acteur de l’AFC. Ce n’est pas parce que je ne partage pas les points de vue du pouvoir en place que je serais tenté de prendre des raccourcis. Je rejette de la manière la plus catégorique ces allégations qui portent atteinte à mon honorabilité et à ma dignité.
Républicain par essence, je reste engagé dans une approche démocratique, d’une opposition républicaine et NON VIOLENTE, dans le respect de la Constitution et des lois de la République », a-t-il fait savoir.

De son côté, Patient Saiba parle d’une cabale montée de toutes pièces dans le but de nuire à sa réputation.

« Si l’objectif de cette mascarade est de me salir, ils ont complètement raté leur coup. Si c’est pour m’intimider plus qu’ils l’ont fait jusqu’ici, là aussi c’est une peine perdue. Un tel montage ne peut se concevoir que dans une dictature, celle que je dénonce chaque jour », a-t-il déclaré.

En analysant la mise en scène selon lui orchestrée par les services de renseignements militaires, il est clair que le détenu a été contraint de citer les noms des accusés pour satisfaire leurs désirs teintés de délires et de forfaitures. Il s’agit donc, selon lui, d’un égarement de la raison et d’une aberration intellectuelle qui se manifeste par des idées fausses dans le but de nuire à sa personne.

« Comme tout le monde, je viens de suivre la comédie montée par le désormais célèbre et médiatique bureau de renseignement militaire (EX DEMIAP), ayant certainement incité un détenu à citer ma personne dans une prétendue implication de soutien à l’AFC. Ses propos sur ma personne n’engagent que lui et ceux qui lui ont dicté les noms et les paroles à prononcer au cours de cette vaste farce. Je note quand même, non sans curiosité, que pour la première fois depuis l’avènement de ce régime, un détenu accusé de faits graves est interrogé dans une salle très propre et bien climatisée, assis confortablement et même aidé à trouver des réponses. Apparemment, c’est la seule avancée dans l’État de droit tant vanté, mais creux en substance », note Patient Saiba, rappelant que son combat s’inscrit dans la foi et les valeurs qu’il défend.

« La vaste farce de ce soir ne m’empêchera pas de prendre une tasse de café, encore moins de poursuivre mon noble combat républicain pour le Congo tant rêvé », a-t-il conclu dans sa réaction.

Dans le même registre, le professeur Bob Kabamba, présenté sur la bande des accusés, n’est pas en reste pour clamer son innocence, précisant qu’il n’est pas un homme politique mais un chercheur qui étudie le Congo depuis plus de 20 ans, avec de nombreuses publications à son actif.

« Nous savons bien que dans le paysage politique congolais, tout ce qui n’est pas considéré comme pro-régime est souvent qualifié de rwandais », a-t-il regretté.

La famille politique de Joseph Kabila brille jusqu’à présent par son silence quant à ces nouvelles accusations portées à son autorité morale. Certains proches de Joseph Kabila, joints par Tazamardc.net, ont préféré ne pas commenter pour des raisons qu’ils maîtrisent.

Des élucubrations voilées : le PPRD apprête sa défense

Après l’adhésion de certains cadres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) à l’Alliance Fleuve Congo (AFC), la formation politique de Joseph Kabila avait indiqué, par le biais de son Secrétaire Général Adjoint, Ferdinand Kambere, qu’elle n’était pas concernée par ce ralliement. Selon lui, tous ceux qui se rallient à Nanga n’engagent pas le PPRD, encore moins le Raïs Joseph Kabila.

« Toutes les revendications du PPRD et du FCC sont connues. Alors pourquoi, lorsqu’on voit quelqu’un aller à l’Union sacrée, dit-on que c’est Kabila qui l’a envoyé, et aujourd’hui avec Nangaa, vous dites que c’est Kabila ? Les gens sont libres de manifester leurs libertés. Ça ne nous concerne pas ! Nous continuons notre combat dans la résistance contre les antivaleurs que nous dénonçons chaque jour, contre la dérive dictatoriale et contre les élections chaotiques. Nous le disons, nous sommes là. Mais maintenant, si quelqu’un a pris son chemin et fait sa lutte autrement, ça ne nous concerne pas du tout. Ceux qui quittent le PPRD partent librement », a-t-il lâché Ferdinand Kambere. Il rappelle que, « Les gens ont commencé à quitter le PPRD pour aller à l’Union sacrée qui était avec le M23. Aujourd’hui, comme on l’a vu en 2002 avec le RCD, Nangaa est arrivé aussi avec son AFC, avec toujours le M23 qui est l’ancien RCD. Ça ne nous concerne pas du tout. Nous n’avons pas de jugement envers qui que ce soit. Tout ce que nous voulons, c’est qu’il y ait un gouvernement responsable. Nous clamons toujours que cette guerre s’arrête. Le M23 avait déjà été vaincu, vous le savez. Le M23 s’était déjà engagé à ne plus jamais attaquer la République ni les FARDC. C’est ce régime qui a tout changé. Et même ce Nangaa là. Nous n’avons rien à voir là-dedans. C’est le pouvoir et ses alliés qui se brouillent. Tout ce que nous demandons, c’est qu’ils doivent avoir pitié de la population qui continue à souffrir. Si nous n’étions pas allés aux élections chaotiques, nous aurions déjà, aujourd’hui, un gouvernement responsable comme au Sénégal ».

Le parti de Joseph Kabila précise qu’il axe sa lutte politique dans le respect de la constitution. Il rappelle cependant que le PPRD n’est pas le premier parti politique à avoir des mécontents, gérés de la même manière. Il rappelle le cas de Willy Ngoma, porte-parole du M23-RDF et ancien cadre de l’UDPS, ainsi que d’autres personnalités politiques.

« Le PPRD est une entité politique qui continue à exercer ses activités politiques conformément à la constitution et aux lois de la République. Les individus qui passent d’un parti à un autre, comme c’est le cas de Willy Ngoma qui était membre de l’UDPS, cela a-t-il engagé son parti ? On l’a même vu avec le président de l’UDPS. Nous avons même les aveux de gens comme Mubake qui étaient là. Aujourd’hui, personne ne dit même qu’il est allé chez Nangaa comme PPRD. Ils prennent leurs responsabilités et font leurs déclarations comme ils le veulent. Cela les concerne, et s’il y a lieu de juger, que l’on juge ceux qui partent, que l’on juge ceux qui nous gouvernent aujourd’hui », a-t-il fait savoir.

Le soutien à l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nanga, une branche du M23-RDF, est considéré comme une trahison à la nation, avec des conséquences telles que risquer la peine de mort une fois des responsabilités sont engagées.

Azarias Mokonzi

1 thought on “Alliance de Kabila, Lubaya, Numbi, Bob Kabamba et consort à Nanga : Une vérité qui déchire ou une pièce de théâtre mal jouée ?

  1. Nous avons bien suivie le contexte de ce message ci-haut mentionné, vraiment nous ne pouvons pas jugé personnes à ce sujet car tout est bien explicite , ce que nous pouvons demande est qu’il y ait une collaboration pacifique pour remédier à cette situation qui persiste chez nous à notre très cher territoire de Rutshuru et Masisi , que le gouvernement mettait fin à cette situation.

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