RDC: Exclusion des Teke Babali, pour le prochain gouvernement, Félix Tshisekedi appelé à agir
La République démocratique du Congo (RDC) est un pays riche en diversité culturelle et ethnique. Cependant, malgré les principes d’égalité et de non-discrimination inscrits dans la Constitution, certaines communautés continuent de faire face à des formes de discrimination et d’exclusion. C’est entre autres la tribu Teke Babali, originaire de Kinshasa, qui a brisé le silence à travers une lettre adressée à l’informateur Augustin Kabuya à l’approche de la formation du nouveau gouvernement en République démocratique du Congo.
Les Teke Babali sont connus pour leur riche héritage culturel, leur artisanat traditionnel et leur contribution à l’histoire de la RDC.
Originaires de la ville province de Kinshasa, depuis plus de 5 siècles, ils sont basés dans le groupement Kingabwa, reconnu par l’arrêté Belge de 1914.
Dans leur lettre datant du 4 mars dont une copie a été réservée au président de la RDC, les Teke Babali demandent leur prise en compte dans le prochain gouvernement congolais.
Cette communauté autochtone de la capitale congolaise a indiqué que le mot “Kinshasa” qui désigne le marécage a été prononcé pour la première fois par les ancêtres Teke.
Elle rappelle à l’informateur du président Félix Tshisekedi qu’elle avait été présente et bien représentée à la table ronde de Bruxelles, janvier-février 1960 réunissant Congolais et Belges pour fixer les conditions de l’indépendance congolaise, par le feu Pierre Mombele Sem N’kira, père biologique du célèbre sapeur congolais NIARCOS.
Dans la correspondance signée par le grand chef coutumier Jean Daniel BAMBORY POPO, les Teke Babali regrettent le fait qu’ils sont aujourd’hui marginalisés et exclus des sphères politiques et décisionnelles.
En effet, l’une des formes les plus flagrantes de discrimination à l’encontre des Teke Babali se manifeste dans le domaine politique.
Bien que la RDC ait connu des transitions politiques et des réformes au fil des années, la représentation politique est actuellement chimérique.
Les membres de cette tribu ont souvent été exclus des postes gouvernementaux clés, ce qui limite leur capacité à influencer les politiques qui les concernent directement.
C’est dans cet esprit que la communauté Teke Babali a rappelé qu’elle avait été honorée par les présidents Kasavubu et Mobutu avant de sombrer dans les oubliettes à partir du régime Laurent Désiré Kabila en 1997.
Les Teke Babali dénoncent ce qu’ils qualifient d’une falsification de l’histoire en faveur des politiciens fabriqués en leur identité au sein de la classe politique. Ils comptent recouvrer leur droit à travers une représentation juste et justifiée dans le prochain gouvernement.
« Monsieur l’informateur, notre demande est aujourd’hui salvatrice pour l’ensemble de la communauté Teke Babali car nous avons été rejetés et vomis dans notre propre pays par la volonté malhonnête de certaines personnes. Notre province a toujours hébergé l’ensemble des institutions mères de la république sans aucune représentation de notre tribu. Pour votre information, la discrimination que nous dénonçons à ce jour, se caractérise par quelques cas de flagrance pendant cette période où notre tribu a même été privée et écartée pour ne pas participer aux élections afin de ne pas avoir des représentants à tous les niveaux des scrutins 2023. Vous pouvez bien vérifier dans le fichier de la Céni, la province de Kinshasa a été reprise sans aucune donnée, c’est-à-dire sans territoire, ni district moins encore villages d’origine. », regrette la communauté Teke Babali, originaire de Kinshasa, dans sa lettre adressée à l’informateur Augustin Kabuya.
La tribu Teke Babali n’a pas eu de député, à l’issue des élections législatives nationales et provinciales de décembre 2023.
Elle accuse la commission électorale nationale indépendante et le ministère de l’intérieur d’être les responsables de leur sort.
À en croire la lettre consultée, les candidats Teke babali n’ont pas pu remplir le formulaire électronique de la Céni reprenant Kinshasa comme une province sans aucune donnée cartographique.
Par conséquent les Teke sollicitent auprès du président Félix-Antoine Tshisekedi sa prise en compte au sein du gouvernement afin de laver ce qu’ils considèrent comme une violation des lois de la république démocratique du Congo.
Augustin Kabuya a entamé des consultations le 18 mars avec des partis et regroupements politiques « formellement identifiés de la coalition majoritaire ».
Il s’agit du dernier virage vers la formation de l’équipe gouvernementale après les élections de décembre 2023.
Anicet Kimonyo