Guerre du M23 : « Nous regrettons que les FARDC ne sachent pas lancer en premier les combats » Sociv/Nyiragongo
Après la communication de l’armée congolaise dénonçant une énième violation du cessez-le-feu par les rebelles du M23 qui auraient repris le contrôle de plusieurs entités qu’ils avaient déjà cédé à la force régionale de l’EAC, la société civile du territoire de Nyiragongo à travers son président Mambo KAWAYA, a dans une interview exclusive nous accordée, recadré l’armée congolaise : « Les rebelles du M23 n’ont pas repris les positions à Kibumba et Buhumba, car ils ne les avaient jamais abandonné comme on nous l’a toujours fait croire » a dit MAMBO KAWAYA.
Selon lui, c’est le fait pour les rebelles de renforcer ses effectifs et son arsenal, qui aurait attiré l’attention de la communauté, jusqu’à croire qu’ils sont revenus dans la zone : « c’est peut-être la manière dont les rebelles du M23 se sont comportés les dernières 48 heures, notamment des renforts en hommes et munitions, il y a eu présence de Monsieur Lawrence Kanyuka porte-parole du M23 qui d’ailleurs a tenu une réunion au niveau du bureau du territoire, mais aussi il y a eu traversée des véhicules en provenance du Rwanda via la frontière de Kabuhanga. L’occupation de la colline Kanyamahoro c’est ce qui a beaucoup plus dérangé parce que les forces de l’EAC se sont retrouvées derrière les positions du M23, mais je ne dirai pas qu’ils avaient abandonné ces zones » a martelé le président de la société civile du territoire de Nyiragongo.
Dans la suite de sa déclaration, MAMBO KAWAYA a dit regretter que tous les signaux de la guerre sont déjà visibles, mais l’armée congolaise se comporte toujours en attentiste : « En bref, il y a lieu de dire qu’il y a une guerre qui se prépare. Mais ce que nous regrettons, c’est de constater que cette guerre sera probablement lancée par le M23, au lieu qu’elle le soit par les FARDC ».
Il a aussi demandé aux autorités militaires qui gèrent la province en cette période d’état de siège, de déployer des unités le long de la frontière entre le Rwanda et la RDC au niveau du territoire de Nyiragongo, afin de réduire les mouvements libres des militaires Rwandais qui viennent en renfort aux rebelles.
De son côté, le mouvement du 23 mars n’a fait aucun commentaire à la communication de l’armée congolaise, continuant selon plusieurs sources civiles, de renforcer leurs différentes positions dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo.
La Rédaction