Éducation : Par amour pour les enfants, certains enseignants ont repris le chemin de l’école dans les zones occupées par le M23
Après deux semaines et quelques jours de la rentrée scolaire sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo, les enseignants des zones occupées par les rebelles du M23 disent qu’ils avaient trop attendu la solution au problème de la sécurité et de l’éducation de la part du gouvernement, mais en vain. Dans un entretien avec un inspecteur du territoire de Rutshuru, ce jeudi 21 septembre 2023, celui-ci nous a partagé l’impatience des enseignants de la réponse favorable au secteur de l’éducation dans cette partie du pays, qui reste sous l’emprise du M23. Cet acteur de l’enseignement en territoire de Rutshuru fait savoir que c’est par l’amour qui anime les professionnels de la craie du coin, qu’ils se sont eux-mêmes décidé de reprendre le chemin de l’école.
« Vous devez d’abord savoir que l’éducation est apolitique. Et comme l’éducation est apolitique, vous il est utile de savoir que le territoire de Rutshuru a été vraiment victime depuis 1994 des affres de la guerre. Et s’il faut parler de ce qui s’est passé il y a quelques deux ans, le groupement de Jomba par exemple, a déjà perdu 2 ans, et que s’il fallait ajouter encore cette année, on allait faire 3 ans. Nos enseignants ont été motivé par le professionnalisme. Ils ont aimé les enfants, surtout que ce sont leurs enfants qui sont entrain de perdre. Voilà pourquoi ils ont voulu sauver cette année pourque ça ne soit pas comme d’autres années qui ont été perdues », a révélé sous anonymat monsieur l’inspecteur.
Par rapport aux inquiétudes liées avec la prise en charge des enseignants par le gouvernement de la RDC dans des zones qui échappent à son contrôle, l’inspecteur a rassuré qu’il n’y aura pas de difficultés pour les écoles mécanisées, et que donc si celles-ci pourraient être enregistrées, ça sera chez les écoles qui n’étaient pas encore alignées sur les listes de paye du gouvernement avant la guerre. Il espère que pour ces écoles non mécanisées, des compromis seront aussi trouvés entre les parents des enfants et les enseignants pour une bonne réussite des activités scolaires dans toutes ces entités.
Réagissant aux propos des syndicalistes qui, avant et après la rentrée scolaire dans les zones sous contrôle du M23, appelaient les enseignants à ne pas regagner les milieux scolaires, l’inspecteur a répondu que par le fait que nous vivons dans un pays démocratique où chacun peut donner son opinion et point de vue, ça ne valait pas la peine de les prêter les oreilles car dit-il, ce sont des personnes qui ne veulent que se positionner au pays.
« Aujourd’hui je peux vous citer des responsables et leurs ONG qui sont entrain de passer assister les enfants qui sont dans des écoles en distribuant aussi des fournitures scolaires. Vous devez comprendre donc que ces syndicalistes ne cherchent que des positionnements. Ils doivent aussi savoir que tous les enseignants ne sont pas en déplacement pour enseigner dans des camps des déplacés », a renchérit notre source.
Environs 70% d’écoles dans les zones occupées par le M23 ont déjà reouvert leurs portes et les enfants ont repris le chemin de l’école même si leurs effectifs demeurent encore faible. Contacté par Tazama RDC, un parent des ces zones a indiqué je cite: « Notre patience a trop duré et nos enfants en sont devenus victimes », fin de citation. Pour la société civile et les mouvements citoyens, la population qui se trouve dans des zones sous contrôle de cette rébellion a payé les lourds tribus de cette guerre, et qu’il est temps que le gouvernement congolais libère cette population qui ne sait pas à qui s’adresser.
Florentin Nkurunziza