Avenir de l’état de siège : Les parlementaires aveugles devant la loi
Les travaux de la table ronde sur l’évaluation de l’état de siège ont été clôturés ce mercredi 16 août 2023 par le premier ministre, Sama Lukonde Kienge à Kinshasa.
Débutés le lundi 14 août dernier, ces travaux ont duré 3 jours pour réfléchir sur l’avenir de l’état de siège, une mesure exceptionnelle décrétée par le président de la République en mai 2021 dernier.
Le chef du gouvernement a, à l’occasion de la clôture de ces travaux, rassuré les participants que les conclusions ainsi que les recommandations prises lors de ces assises seront transmises au chef de l’état pour fixer l’opinion sur l’avenir de cette mesure exceptionnelle qui fait choux-gras de la presse congolaise. Il a indiqué que le gouvernement va soutenir les conclusions de ces assises pour permettre au chef de l’état de prendre une décision qui va satisfaire le peuple congolais en général.
Les participants divisés
Les participants ne se sont pas accordés sur la levée de l’état de siège. Certains ont invoqué des questions sécuritaires volatiles qui ne permettent pas au président de la République de procéder à la levée de cette mesure pour ne pas accorder un couloir aux ennemis de la paix. D’autres par ailleurs estiment que la raison de maintenir l’état de siège n’a plus son sens du fait que ce régime a fait preuve de ses limites « à travers son résultat mitigé ». D’aucuns pensent que la question d’intérêts joueraient gravement lors de ces assises selon le camp dans lesquels les participants appartiennent.
Une assise fatidique, devant une solution Constitutionnelle ignorée
Plusieurs habitants s’interrogent pourquoi le parlement congolais n’a pas décidé sur l’avenir de l’état de siège alors que cela lui est reconnu par la constitution. La table ronde convoquée par le chef de l’état au-delà d’être inconstitutionnelle, elle retarde la bonne marche du fonctionnement des institutions dans les provinces concernées où les politiques et les militaires restent concentrés sur l’état de siège.
A son dernier alinéa, l’article 144 de la constitution renchérie que « l’Assemblée nationale et le Sénat peuvent par une loi mettre fin à tout moment à l’état d’urgence ou à l’état de siège ». Pourquoi le parlement n’a-t-il pas résolu par des moindres dépenses cette situation qui fait couler ancre et salive ? Le peuple fait-il face à un pouvoir législatif qui ne maîtrise pas ses lois et ses compétences ?
Azarias Mokonzi