Elvis Mutiri wa Bashara ou l’engagement social et politique pour la RDC - Tazama RDC
Elvis Mutiri wa Bashara ou l’engagement social et politique pour la RDC

Elvis Mutiri wa Bashara ou l’engagement social et politique pour la RDC

Poignet de vigueur et de combativité, toujours ou presque, sur ses affiches. Difficile de faire le portrait vu la grandeur de ses réalisations. Elvis Mutiri wa Bashara est une intrigante personnalité congolaise qui a transcendé plusieurs régimes et a fait plusieurs professions pour être le meilleur élu de tout le temps en ville de Goma.
Tazama RDC tente de dépeindre cette personnalité riche en connaissance pour inspirer la jeune génération.

Né le 10 mars 1949 dans le Rugari en territoire de Rutshuru, il fait parler de lui sur plusieurs sphères allant de la société civile passant par le patronat jusque dans la politique congolaise. Député national, ministre honoraire du Tourisme, de la Culture et des Arts, Consultant, président honoraire du conseil d’administration de la Société des Grands Hôtels du Congo (ancien Hôtel Intercontinental), ancien vice-Président du Centre d’Arbitrage de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) ou encore ancien journaliste.

Journaliste à initiatives

C’est peu connu, mais Mutiri wa Bashara a un carton plein dans le monde des médias de l’Est de la RDC jusqu’à Kinshasa la capitale du Congo. Il a exercé avec brio le métier de journaliste professionnel pendant 25 ans. Editeur et Rédacteur en chef pendant 17 ans du Journal « JUA » édité à Bukavu, il est aussi Cofondateur et Associé-Gérant de « Radio Star », la première radio populaire émettant en FM depuis Goma jusqu’en octobre 1996 avant sa transformation à l’actuel RTNC/Goma.
Sa réussite au niveau de l’Est va le propulser aux fonctions de Vice-Président et puis Président de l’Union de la Presse du Zaïre (UPZA) qui est l’actuelle coorporation des journalistes (UNPC) entre 1981 et 1989. Elvis est « instoppable » dans le domaine de la presse, car il quitte les fonctions à l’UNPZA pour l’Association des Editeurs des Journaux Zaïrois (AEJZ), où il devient président pour trois ans. Entre 1987 et 1990 c’est aussi le Vice-président de l’Union des Journalistes Africains (UJA).

L’Elu de tout le temps de Goma

Les premières élections se tiennent en 2006 en RDC. La ville de Goma est aussi concernée, après la reunification du pays et une transition. Dans une ville où son président national ne trouve que près de 5% des voies, tout le monde est surpris que le candidat MLC a pris un siège. Mutiri wa Bashara se lance alors dans une série des réélections. 2011 puis 2018, il est seul à se faire élire à toutes les législatures. Mélangeant très aisément l’assistance à sa base en cas de nécessité et rapport de ses activités parlementaires pour rafler à chaque fois un siège dans cette ville qui est réputée très critique et qui sanctionne les mauvais députés. En 2011, il est réélu avec un autre député, en 2018, il est quasiment le seul réélu des députés à la fois de 2006 et 2011.

L’un des meilleurs Ministres du tourisme de l’histoire de la RDC.

De décembre 2014 à décembre 2016, deux ans durant, l’Honorable Mutiri a servi comme membre du Gouvernement. A sa nomination comme Ministre, il lui a été confié le Ministère du Tourisme, qui n’existait plus depuis plus de dix ans et devait donc créer un nouveau Ministère, l’organiser pour piloter la relance de ce secteur clé de l’économie nationale qu’est le tourisme.

Il met en place toute sorte de structure pour appuyer son ministère et encourage les initiatives visant à faire de la RDC, une des destinations touristiques.

C’est ainsi qu’il va réussir le classement en 2016 du Parc National des Virunga (PNVi) dans le top 50 de meilleures destinations touristiques du monde par le magazine américain New York Times. Cette reconnaissance internationale est le résultat des reformes et des facilitations mises en œuvre par le Ministère du tourisme et qui ont contribué à accroître sensiblement le nombre des touristes étrangers, spécialement américains, dans ce parc et à générer des recettes conséquentes du tourisme, le nombre des touristes étant passé de 2000 en 2012 à 5000 en 2016.

Les paroles s’envolent mais les écrits restent dit-on. Après la relance du secteur de tourisme par ses actions notamment la réouverture l’Office National du Tourisme et d’autres organes techniques du secteur, cet homme d’Etat veut expliquer comment il a réussi cette opération et veut laisser un guide pour ses successeurs, d’autres acteurs et tous les curieux. C’est aussi pour expliquer sa vision d’un Congo qui peut compter sur ses merveilles touristiques pour la création d’emplois et l’accroissement des revenus.

« RDC : les opportunités d’investissements dans le tourisme » est l’ouvrage qu’il va écrire pour présenter les atouts touristiques qui permettraient à la République Démocratique du Congo de diversifier son économie, dominée par l’industrie minière.

« Il s’agit de démontrer que le tourisme est un atout majeur de la croissance économique. Il faut en effet mobiliser des investissements conséquents pour la construction, la réhabilitation des infrastructures et des voies d’accès aux sites touristiques. Cet ouvrage a été rédigé de manière à servir d’éclairage, de référence pour les décideurs politiques et économiques, intervenant dans le secteur, ainsi que pour les enseignants dans les écoles du tourisme » avait écrit Alain Saint-Ange, ministre honoraire du tourisme de la République des Seychelles dans le préface de cet ouvrage.

Proposition de loi modifiant la loi sur l’agriculture

La province du Nord-Kivu est le grenier de la RDC. l’agriculture constituant l’activité principale des milieux ruraux, c’est aussi le secteur susceptible de changer la donne et mettre le Congo sur la voie du développement après plusieurs décennies de l’échec de l’exploitation des minerais. L’élu de Goma a alors proposé à la république une modification de la loi sur l’agriculture afin de s’adapter au contexte actuel et promouvoir véritable ce secteur vital.

La proposition de loi modifiant la loi portant principes fondamentaux sur l’agriculture, initiée par le député Elvis Mutiri, a de nouveau été renvoyée, le 26 novembre 2020, à la commission mixte sociale et culturelle, droits de l’Homme et politique, administrative et juridique.

Cette commission était chargée d’examiner au fond la proposition de loi, mais son rapport présenté à la plénière n’a pas permis de clore le débat. D’autres ajustements ont été proposés par des députés.

A la rescousse des agriculteurs

Au-delà de la proposition de loi, comme député, Elvis Mutiri avait eu, quelques années plus tôt, d’autres initiatives parlementaires qui ont abouti à quelques résultats.

En septembre et octobre 2014, l’Honorable Mutiri en synergie avec l’Honorable Paul Muhindo a accompagné l’Association des exportateurs du café auprès du Premier Ministre, pour solliciter l’accompagnement du Chef du Gouvernement à la résolution des problèmes tant administratifs que fiscaux qui empêchaient le développement de ce secteur.

En outre, il a réussi à établir le dialogue entre les producteurs et les exportateurs du café avec l’Office National du Café et les Services administratifs intervenants aux frontières pour réduire la pression fiscale et le non-respect des textes de réforme du secteur agricole, réduire la lenteur administrative de certains Offices de l’Etat et stopper les tracasseries multiples liées à l’exportation du café ;

Pour consolider les acquis de ses précédents plaidoyers, il a fallu un acte normatif. Il a entrepris des démarches et a obtenu auprès du Ministre du Commerce Extérieur le report de l’arrêté interdisant aux opérateurs économiques congolais l’exploitation des écorces de quinquina, les obligeant à les transformer sur place et à n’exporter que le produit fini.

ADR : Sa vision politique du Congo

L’Alliance pour le Développement et la République (ADR), est le parti politique que va créer Elvis Mutiri. C’est pour changer la RDC en inculquant à ses cadres et militants la bonne voie à suivre pour développer le pays. « Considérant l’impérieuse nécessité d’offrir à la société un cadre démocratique susceptible de lui permettre de s’affirmer et d’envisager l’avenir avec espoir à l’instar d’autres sociétés à travers la planète et guidés par la volonté de transformer en richesses les énormes ressources potentielles dont regorge notre pays afin d’assurer à la RDC un développement intégral et durable, pour garantir le bien-être social à nos citoyens » peut-on apprendre des motivation du parti ADR de ses statuts.

A la dissolution de la coalition FCC-CASH par le président de la République Félix Tshisekedi en fin d’année 2020, ce parti membre du Front Commun pour le Congo (FCC), invite son président national Elvis Mutiri Wa Bashara d’engager le parti au sein de l’Union sacrée « afin de lui permettre de contribuer à l’édification de l’État congolais émergent et prospère » peut-on lire dans une déclaration. Une chose qu’il va concrétiser quelques jours plus tard via une autre déclaration du directoire du parti qui va estimer que « la base de l’ADR a donc considéré cet appel du Chef de l’Etat comme étant une main tendue à tous les congolais épris de paix et mobilisés pour l’accompagner dans le relèvement de ces multiples défis, que connait la RDC.»

Wait and see

A l’approche des élections générales prévues en décembre 2023, plusieurs se tourne vers Elvis Mutiri pour savoir s’il va solliciter un autre mandat législatif et si bien-sûr s’il va encore rafler un siège dans un contexte où la nouvelle loi portant répartition des sièges a donné à la ville de Goma quatre sièges à la place de cinq à la députation nationale. Une chose est sûre, chaque candidat compose en fonction du président national de l’ADR qui est devenu une machine politique.

Rédaction

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