
Spoliation du cimetière de Gabiro: La réaction du gouverneur militaire du Nord-Kivu
Ça fait maintenant plusieurs mois que des travaux ont été lancés au niveau de joli bois où était érigé le cimetière de Gabiro, par des particuliers qui se seraient octroyé cet espace qui était jadis d’utilité publique.
Dès la destruction de la première tombe à cet endroit situé au quartier Bujovu dans la commune de Karisimbi, les acteurs de la société civile de la ville de Goma avaient dénoncé cette « profanation des tombes » tout en disant non à la spoliation de ce cimetière : « Nous ne savons pas si les hommes d’affaires de Goma se sont décidé d’acheter tous les espaces publics, et ce sous l’œil complice des autorités de l’état de siège. Gabiro était le seul cimetière public qui restait à Goma, aujourd’hui les personnes dépourvus de beaucoup de moyens financiers n’auront donc plus droit d’enterrer leurs morts » s’était plaint Constantin KANANE WERABE un jeune activiste de la ville.
Dans un communiqué rendu public ce 8 Août, le lieutenant colonel Guillaume NJIKE Porte-parole du Gouverneur militaire du Nord-Kivu, rappelle que l’octroi du cimetière de Gabiro à Monsieur KASEREKA KWABO Jean, était intervenu avant même que l’état de siège soit instauré au Nord-Kivu: « Il vous souviendra que c’est par Arrêté Provincial n° 01/140/CAB/GP-NK/2021 du 26 mars 2021, pris avant l’avènement de l’état de siège, qu’une partie du Cimetière de Gabiro a été désaffectée en faveur de Monsieur KASEREKA KWABO Jean ».
Il est révélé dans le même communiqué, que la cession de cette concession à Monsieur Jean, était une contrepartie de de l’octroie de 5 hectares à l’État Congolais pour aménagement de deux cimetières en territoire de Nyiragongo, en raison de 3 hectares à Buvira et 2 hectares à Mudja.

Tenant compte de toutes les frustrations manifestées par la population de Goma et le non respect des exigences légales de morcellement, le chef de l’exécutif provincial le lieutenant général Constant NDIMA, vient de décider de l’arrêt de tous les travaux sur cet endroit: « Au regard des faits qui précèdent et de la grogne suscitée par ce dossier, l’autorité provinciale vient d’autoriser la suspension desdits travaux par mesure conservatoire, et que le dossier soit pris en charge par la commission Ad Hoc dûment saisie par Monsieur KASEREKA KWABO Jean » peut-on lire dans ce communiqué.
Le nouveau propriétaire de cet espace qui constituait un cimetière, se seraient lancé dans l’exécution des travaux d’aplanissement de ce lieu, sans avoir obtenu au préalable l’autorisation de morcellement.
La Rédaction