55 ans du barreau congolais : La justice au banc des accusés, des avocats sous menace dénoncent ! - Tazama RDC

55 ans du barreau congolais : La justice au banc des accusés, des avocats sous menace dénoncent !

Alors que les avocats du Nord-Kivu commémorent le 55ème anniversaire du Barreau Congolais, la justice en province du Nord-Kivu laisse à désirer.
L’impunité reste généralisée et se cultive à grande échelle, la magistrature est loin d’être indépendante, la justice est au plus offrant, certains citoyens sont en prison sans jugements. Des activistes essayent de dénoncer, mais le prix à payer est élevé. Certains parmi ceux qui lèvent la voix sont menacés voire torturés. Parmi eux, Me Rigobert Chambu Eka. Cet avocat s’est retrouvé aux avant-poste dans la dénonciation d’abus dans le système judiciaire congolais. Posture qui lui crée d’inimitié avec le pouvoir. 

Nous sommes dans la grande salle de Full Gospel à Goma. Pendant que le bâtonnier prend la parole pour son mot de circonstance, un jeune en lunettes fait son entrée pour se mettre au fond. Lui qui a participé dans les préparatifs de cette journée, a passé la nuit dans un cachot du service de renseignement militaire. Il lui a été reproché de s’attaquer par ses opinions à certaines personnes du pouvoir. 
Ce  défenseur de droit d’accès à la justice a dans une chaîne locale commenté l’interview du président de la république sur la justice congolaise.

Dans une communication du 8 juillet, le président Congolais a accusé la justice congolaise de détruire la nation. « Comme on le dit dans la bible, la Justice élève la nation. Malheureusement dans notre cas, la Justice détruit notre Nation », a martelé Félix Tshisekedi. Une déclaration qui rencontre les dénonciations de Maitre Rigobert Eka depuis des années. Lui qui dénonce depuis, les mauvais comportements des personnelles judiciaires. 

Pour Me Rigobert Eka, le président ne devrait pas exprimer son coup de gueule à la justice qui s’inscrit dans son bilan.

  » Le président, connaissant les faiblesses de la justice devrait s’impliquer pour que les choses changent et ne pas attendre la fin du mandat pour en faire un programme politique » a-t-il souligné. L’injustice est la source de plusieurs conflits dans la république  » ajoute-t-il. Et au milieu de tout ça, les avocats veulent être protégés.

Pour commémorer cette journée du barreau congolais, le thème choisi a été « Halte aux arrestations, tortures et décès des avocats dans leur profession ». 
Pour le bâtonnier du barreau du Nord Kivu, cette journée est avant tout une interprétation à un travail dans le respect des règles déthique et de déontologie de l’avocat. 

« Lavocat est un acteur incontournable de lEtat de droit, de la bonne administration de la justice. Nous interpellons les services de sécurité en application de larticle 4 de la constitution daccepter la représentation des avocats devant leurs services », a lancé le Bâtonnier Joseph Sanane, aux avocats dans ces assises. Qui lui aussi a été détenus sans aucunes autres forme de procès à Kinshasa par le service des renseignements militaires, pour avoir défendu, le sénateur Mwangacucu dont le procès est en cours à la haute Cour Militaire à kinshasa.

Cette thématique du jour tombe à point nommé indique Me Rigobert Eka. Il rappelle plusieurs cas d’intimidations, menace et assassinat de ses confrères dans l’exercice du métier. 
Ce Bâtonnier lui-même a avait été interpellé en mars 2023 et mis aux arrêts par le Bureau de Renseignements Militaires à Goma. Retenue sans que les griefs retenus contre lui soient connus. Ses collègues avaient tenté sans succès à plusieurs reprises dobtenir une audience avec les autorités qui le détenait afin de connaître les griefs retenus à lencontre de son Bâtonnier. » cite Me Rigobert Eka.

« Il est inadmissible qu’un avocat dans l’exercice de sa profession, soit arrêté pour faits de son client. » Souligne cet avocat en évoquant le cas du Me avocat Banzu Misongo, qui a été retrouvé mort dans une prison des renseignements militaires à kinshasa, Kinshasa. Arrêté à Goma en mars 2023, Me Banzu avait été transféré à la DMIAP où il n’avait pas le droit de visite, ni dassistance judiciaire encore moins d’un procès. Il avait en fait été kidnappé par les services de renseignements militaires s’exclame Me Rigobert Eka. 

Cet avocat, croit tout de même que c’est encore possible que les choses changent. Il invité les autorités militaires du Nord-Kivu à garantir à tout avocat le droit dexercer dans les bonnes conditions en cette période détat de siège. Car lEtat de siège nest pas labsence des droits.

Innocent Buchu

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