Guerre à l'est et ses effets: L'enseignement supérieur en difficulté - Tazama RDC
Guerre à l’est et ses effets: L’enseignement supérieur en difficulté

Guerre à l’est et ses effets: L’enseignement supérieur en difficulté

Depuis le début de la guerre du M23, en territoire de Rutshuru, plusieurs institutions supérieures et universités ne savent plus comment fonctionner. Vue la persistance de l’insécurité dans cette partie de la République Démocratique du Congo, certaines institutions, soucieuses et préoccupées de la situation que traversent son personnel et ses étudiants, ont décidé de faire fonctionner leurs administrations dans les coins jugés sécurisés.

Parmi elles, l’ISTM/Rutshuru qui fonctionne en ville de Goma. À en croire certains étudiants de cette institution, qui se sont confiés à Tazama RDC ce lundi 10 Juillet 2023, c’est dans le souci de promettre leur avenir que les autorités académiques ont réfléchi sur cette initiative. Ils disent que tout à commencé par la clôture l’année 2021-2022, par l’organisation des soutenances publiques pour les finalistes, puis les enseignements et examens pour ceux des promotions montantes.

Par contre, ces étudiants disent qu’ils se confrontés à plusieurs difficultés dans leur scolarité, car precisent-ils, que nombreux d’entre eux n’ont pas de familles d’accueil à Goma et ne vivent que grâce aux fonds de leurs parents, qui sont soient en déplacement ou dans les zones sous contrôle du M23, et donc, dans leurs milieux d’origine. Contacté à ce sujet, Justin Bizimana, un des acteurs de la société civile et défenseur des droits humains en territoire de Rutshuru, parle d’une situation calamiteuse qui se vit dans cette partie de la province du Nord-Kivu. Celui-ci estime que ce qui arrive aux étudiants et personnels administratifs des institutions supérieures de Rutshuru, est comparable à ce qu’il qualifie du « Génocide intellectuel », car dit-il depuis que les atrocités de la rébellion du M23 ont surgi dans ce coin, aucun auditoire n’a été ouvert pour des activités académiques. Justin Bizimana ajoute qu’au côté l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM/Rutshuru) qui procède déjà avec les enseignements, pour des étudiants aussi capables de supporter toutes les dépenses qu’il faut pour suivre les cours à Goma, l’ISP/Rutshuru avait fait de même pour des soutenances publiques et qu’il compte organiser aussi des enseignements. Notre source affirme néanmoins, qu’il y a des centaines d’étudiants qui sont encore sous la loi du M23, qui, malheureusement sont excluent de cette initiative faute du manque de moyens financiers.

« Comme vous le savez, quitter Rutshuru pour venir à Goma, y faire un séjour d’autant de semaines, mois et années pour suivre les études, ce n’est pas fait pour tout le monde. Il y a les gens qui n’ont pas même le transport pour quitter Rutshuru jusqu’à Goma », déplore ce membre de cette structure citoyenne.

Plusieurs observateurs pensent que si le gouvernement congolais ne fait pas de son mieux pour libérer les zones qui échappent ces jours-ci à son contrôle, pour faciliter le redémarrage des activités dans plusieurs domaines de la vie, notamment scolaire et académique, suspendus depuis plusieurs mois maintenant, le pays sera face à un phénomène des jeunes qui risquent d’être influencés par la présence des groupes armés dans ces zones.

Florentin Nkurunziza

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