Guerre à l’Est: Faiblesse du gouvernement congolais? (Analyse)
Depuis des décennies, la République Démocratique du Congo, dans sa partie orientale, dans l’instabilité sécuritaire, malgré plusieurs initiatives entretenues par le gouvernement pour le retour de la paix. La guerre du M23, un mouvement, acteur principal et historique de l’insécurité à l’est du pays, a depuis fin 2021 pris les armes pour des revendications d’il y a longtemps, certaines d’entre elles avaient été répondue par les régimes passés. Sous le régime actuel, du président Félix-Antoine Tshisekedi, les parlementaires et les acteurs de la société civile, ensemble avec les mouvements citoyens, se sont inscrits en faut contre certaines revendications de cette rébellion, qui, visiblement n’est actif pour d’autres indiscrétions, surtout économiques, pour garantir les poids de leur parrain, le régime de Kigali.
Depuis sa reprise des combats, quelques années après sa défaite en 2013, le mouvement du M23 Mars, dit M23, s’est refait la santé. Il a investi plusieurs agglomérations de la province du Nord-Kivu, dans le territoire de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo avec une vitesse incroyable. Cela a ainsi remis en cause les stratégies militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sur le terrain des combats, malgré leur grand effectif numérique. En Février et Mars dernier, lors de l’entretien avec nos confrères respectivement d’Actualité.Cd et TV5MONDE, Jean-Jacques Wondo, expert militaire, auteur de l’ouvrage « Les armées au Congo-Kinshasa : radioscopie de la Force publique aux FARDC », et diplômé de l’École Royale Militaire (ERM) belge, a passé en revue plusieurs aspects qui sont à la base de cette allusion de faiblesse de l’armée loyaliste qui combat jour et nuit les forces rebelles du M23, soutenues par le Rwanda voisin, selon le gouvernement de Kinshasa.
Tout en évoquant la question de la multiplicité des acteurs impliqués dans la recherche de la paix à l’est, notamment la MONUSCO, une force des Nations-Unies qui compte plus de 20.000 soldats à son sein et présent en RDC il y a plus de 20ans, la force régionale de l’EAC, les groupes d’autodéfense dit Wazalendo, pour ne citer que celà,… celui-ci a évoqué l’élément qu’il qualifie de grand défis, celui du commandement des troupes congolaises sur le terrain, et sa prise en charge longtemps décriée par plusieurs observateurs.
Dans ses analyses, il émet les idées selon lesquelles, le fait que l’armée Rwandaise (RDF) appui le M23 sur le terrain des combats, ne devrait pas justifié la faiblesse et la perte des zones occupées entre les mains des rebelles car, l’armée congolaise a toujours été, non seulement professionnelle en terme des combats, mais aussi dotée d’un effectif numérique considérable. Il estime que seule le problème du commandement serait à la base de la situation vue et vécue sur le terrain des combats.
« Contrairement à d’autres idées reçues, le rapport de forces sur le terrain en termes de matériels bruts et d’effectifs est théoriquement très largement favorable aux FARDC par rapport à l’armée Rwandaise (RDF). Ce n’est pas pour rien que le think tank américain Global Firepower classe généralement les FARDC parmi les 10 premières armées du continent africain« , avait laissé entendre l’expert des questions militaires et sécuritaires.
« Sur le terrain des opérations, plusieurs officiers se plaignent de chevauchements dans la chaîne de commandement et d’absence d’unicité de commandement. On ne sait pas réellement qui commande les opérations militaires entre les différents échelons de commandement. (Sous-chef d’état-major des FARDC ? La Maison militaire de Kinshasa ? L’état-major avancé dépendant de Kinshasa ? Le Gouverneur militaire ? Le Commandant de la 3ème zone de défense ? Le Commandant de la 34 ème région militaire au Nord-Kivu ? Les Commandants des secteurs opérationnels ? Le Commandant de la task force de la Garde républicaine ?« , S’était-il interrogé.
Le gouvernement congolais parle toujours de la montée en puissance des FARDC. Une raison qui expliquerait, selon lui, le maintien des plusieurs forces étrangères que locales dans la guerre qu’il mène contre l’agression Rwandaise sur son sol. Mais, des questions demeurent aussi légions sur cette montée avec la coordination des opérations sur le terrain tant que la force régionale des pays d’Afrique de l’est sera toujours présente en RDC.
Selon les textes et lois qui soutiennent et guident la mission de cette force est africaine en terre Congolaise, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ne sont pas autorisées de fouler leurs pieds dans les zones libérées par la rébellion jusqu’au retour effectif de la paix, et donc, du désarmement total des rebelles du M23. Un élément qui plonge davantage les citoyens congolais dans le désespoir, malgré cette montée en puissance tant vantée et chantée par presque tous les membres du gouvernement qualifié des warriors.
Cette situation a clairement exclue l’armée régalienne du champ des combats, laissant ainsi place aux groupes d’autodéfense (Wazalendo) qui, depuis un temps mettent en mal les combattants du M23 sur plusieurs lignes de front dans le territoire de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Cette intervention des groupes armés locaux pousse certains observateurs à se poser aussi des questions quand à la suite et l’étape d’après cette guerre, lorsqu’il s’agira question que les forces loyalistes reprennent contrôle des toutes les zones libérées. Rappelons que la question d’intégrer les forces négatives dans l’armée nationale n’est plus au rendez-vous. Est-ce que ces groupes accepteront de laisser les zones qu’ils auront défendu à la menace des forces d’agression? Cette question fait allusion à d’autres altercations qui pourraient être témoignées entre les FARDC et ces groupes qui les auront longtemps soutenus dans la lutte contre l’agression Rwandaise sur le sol congolais. D’autres observateurs pensent que, dès que la détermination et la puissance des FARDC seront déjà visibles aux yeux de tout le monde, tous ces groupes n’auront plus raison d’être et se précipiteront à embrasser le processus du désarmement déjà en place.
Wait and see les anglais disent !
Florentin Nkurunziza