Éducation : Débat autour de l’effectif des femmes enseignantes dans des universités en rdc
Au Nord-kivu comme presque dans toute la République Démocratique du Congo, les femmes restent encore moins présentes dans les corps d’enseignants-chercheurs
Alors que les femmes sont majoritaires parmi les étudiants dans les filières « lettres et Sciences humaines » par exemple, leur place dans l’enseignement supérieur demeure presque vide.
Différentes étudiantes Congolaises de la province du Nord-kivu se sont confiées à Tazamardc pour donner leurs points de vue à cette observation.
Joyce Kipunga, étudiante à l’université de Goma, pense que les stéréotypes sur la question du genre et de la femme, affectent la décision de la femme à choisir une carrière qui lui semble meilleure: « l’engagement de la femme dans l’enseignement supérieure dépend de la confiance qu’elle peut avoir en elle meme. Souvent, la femme ne se sent pas en sécurité dans un domaine où règnent plus d’hommes » pense cette jeune étudiante Congolaise.
Pour Evodie Balingene, étudiante à l’université Libre des Pays de Grands Lacs par contre, la majorité de filles prennent simplement comme prestige le fait de fréquenter l’université: « Nous sommes à l’université, mais nombreuses d’entre nous ne savent pas la vraie raison de leur présence ici. Elles passent des journées à discuter des styles d’habillement, des coiffure… » explique t-elle « Nous ne devrions pas étudier juste pour monter des promotions et avoir des diplômes, mais nous devrions prendre aussi conscience de notre contribution dans l’évolution de la science et l’enseignement supérieure plus précisément » a t-elle ajouté.
Parmi les rares femmes enseignantes dans des institutions supérieures et universitaires de la ville de Goma, nous avons interrogé madame Diane Ngowire doctorant en Droit et chef des travaux dans la même faculté à l’Université Catholique du Graben (UCG), selon elle, la femme doit s’affirmer par le travail et éviter de penser qu’un passage en milieu professionnel se fraie par le charme et la beauté: « Il n’est pas facile de s’affirmer dans un milieu professionnel masculin en tant que femme. D’abord, tes propres collègues ne croient pas en toi, et tu as l’obligation de travailler dur pour t’affirmer auprès d’eux. Il faut déployer beaucoup d’efforts car tout se mérite. Et c’est par le travail que nous nous affirmons dans le milieu professionnel », explique Diane Ngowire, qui a défendu son master en Droits depuis 2018.
Plus les femmes prendront conscience de leur investissement dans les études supérieures, plus elles seront entrain de briser tous les obstacles qui freinent leur épanouissement.
Laurence Muhira