Nord-kivu : Présence du gaz carbonique mortel à Goma, un danger à prévenir
Depuis le début de cette année 2023 à Goma, plus de 5 personnes sont mortes asphyxiées dans des quartiers de l’Ouest, suite au contact avec le gaz communément appelé « Mazuku », une substance ayant des conséquence réspiratoires graves.
Nombreux sont les habitants du chef-lieu de la province du Nord-kivu qui disent avoir du mal à localiser avec précision des endroits où se retrouverait ce mazuku, d’où leur exposition permanente à ses effets.
Le dioxyde de carbone
(CO₂), un composant naturel de l’air qui constitue un élément clé du cycle du carbone provoquant la privation en oxygiène de l’organisme, est répertorié dans plusieurs coins des quartiers Lac Vert, Mugunga et Kyeshero à Goma, et parmi les personnes les plus exposées ces derniers jours, figurent les déplacés de guerre qui sont cantonnés dans le camp de Bulengo (Q. Lac Vert).
La majorité de ces déplacés rencontrés par Tazama RDC, ont avoué n’avoir pas d’idée sur le Mazuku encore moins les endroits « dangereux » il il se retrouve. Ishara KANINGU aide maçon de son état, dit ne rien savoir du mazuku: « Nous sillonons la ville à la recherche des chantiers. Ici recemment j’ai entendu parler d’un homme asphyxié par le gaz, mais je n’ai pas d’idées sur ce gaz. C’est peut-être parce que je n’ai pas étudié » a-t-il dit en souriant.
Pour sa part, mademoiselle Lisa SALAMA étudiante à l’université Catholique la Sapientia, pense que le gaz étant une matière qui a des bienfaits sur les végétaux (les garder en vie), constitue un danger mortel pour les humains et même les animaux. Elle estime que la responsibilité revient au gouvernement Congolais d’informer suffisamment les populations à travers des séances de sensibilisation sur le gaz « Mazuku », les aider également à identifier les endroits dangereux en y plaçant des signaux, dans le but de stopper l’enregistrement de cas de décès dus aux effets du gaz à Goma: « Je pense qu’il revient au gouvernement de s’occuper de cette question qui expose à la mort les habitants de Goma. Il devrait réunir les professionnels dans la communication des risques, les acteurs de l’environnement, les agents de la protection civile ainsi que les scientifiques, pour trouver ensemble des mécanismes pouvant permettre à la population de vivre avec le gaz carbonique sans y perdre des vies ». Insiste-t-elle.
Il est difficile de reconnaître à l’œil nu les endroits où le gaz carbonique mortel est situé dans la ville de Goma et ses environs, des personnes mais aussi des bétails périssent suite au contact avec cette substance, qui a même coûté la vie au coordinateur provincial des services de la protection civile il y a plus de deux mois, alors qu’il essayait de repêcher un corps d’un déplacé de guerre qui venait aussi de mourir par asphyxie au quartier Lac Vert.
Laurence Muhira