Nord-Kivu : La société civile alerte sur la résurgence des conflits interethniques en territoire de Masisi - Tazama RDC
Nord-Kivu : La société civile alerte sur la résurgence des conflits interethniques en territoire de Masisi

Nord-Kivu : La société civile alerte sur la résurgence des conflits interethniques en territoire de Masisi

En coalition, la Société civile force vive avec le Conseil territorial de la Jeunesse, les Agriculteurs et les Eleveurs du territoire de Masisi alertent l’opinion sur la résurgence des conflits armés interethniques qui s’observent actuellement dans une partie de ce territoire. A en croire ces structures, cette situation est actuellement perceptible entre les communautés Hutu, Tutsi et Hunde vivant dans le Groupement Nyamaboko 1er, du Secteur Osso Banyungu dans le territoire de Masisi.

Dans un communiqué de presse conjointement signé ce vendredi 22 Octobre 2021, ces structures citoyennes invitent le gouvernement congolais à suivre de près cette situation qui, aujourd’hui est à la base de plusieurs cas d’insécurité. «La Société civile, le Conseil territorial de la Jeunesse, les Agriculteurs et les Eleveurs attirent l’attention du Gouvernement Congolais et des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sur la gravité des actes et des faits matérialisant la résurgence des conflits armés interethniques (Hutu, Tutsi, Hunde) dans le Groupement Nyamaboko 1er, Collectivité/Secteur OSSO BANYUNGU, Territoire de Masisi en Province du Nord-Kivu », écrivent-elles.

En illustration, ces structures citent le cas de Mahanga, chef-lieu de la localité Butsike, et les entités environnantes qui, selon elles, sont tragiquement affectés par les tensions interethniques et les actes de représailles depuis 2020. Elles renseignent aussi que cette situation est particulièrement marquée par des actes de violation des droits humains. Ces structures précisent avoir notifié ‘’le déplacement forcé de la population locale, les assassinats ciblés par ethnie d’au moins onze (11) bergers de troupeaux de vaches, moutons et chèvre ; l’abattage criminel d’au moins neuf cents quatre-vingt (980) de vaches ; le pillage d’au moins mille huit cent septante deux (1872) vaches, cinq cents-trois (503) porcs, deux mille cents vingt-deux (2122) chèvres, mille trois cents quarante(1340) moutons ; la spoliation par certains, d’au moins 150 concessions’’ et tant d’autres cas similaires.

A Mahanga, ajoute ce communiqué, la nuit du 21 à ce 22 Octobre 2021, les concessions environnantes ont été théâtre d’actes criminelles. Sur place, renchérit notre source, un cas d’assassinat d’un berger a été enregistré, aux côtés de l’abattage de onze vaches puis abandonnés dans deux fermes de la place, le vol des vaches et l’administrations des coups et blessures à un gérant d’une ferme de la place, auprès de qui les assaillant ont même ravi une somme de 800 USD trouvés sur lui.

Ces structures qui, expliquent que cette situation a fait perdre aux opérateurs économiques de Masisi plusieurs millions de dollars, laissent entendre aussi que le sous-effectif de l’armée loyaliste à Mahanga favoriserait cette insécurité. Selon elles, les nombre d’éléments militaires sur place sont toujours estimés à plus ou moins dix.

La Société civile force vive, le Conseil Territorial de la Jeunesse, les Agriculteurs et les Eleveurs de Masisi pensent que cette situation est similaire à celle du conflit interethnique des années 90-94. Pour arrêter l’hémorragie, elles disent exiger sans délai du gouvernement Congolais, des FARDC et des Organisations Humaines ce qui suit :

– Le déploiement à Mahanga d’au moins un bataillon de militaires entrainés et équipés capables de :

a. Restaurer l’Autorité de l’Etat, inexistante depuis de décennies ;

b. Neutraliser – sans distinction – les groupes armés ethniques opérationnels dans la zone ;

c. Chercher activement les innombrables armes et munitions ainsi que tout autre effet militaire détenus par les civils et les déserteurs issus des forces et groupes armés ;

d. De sécuriser continuellement la population et leurs biens sans discrimination.

– La redynamisation du commandement de FARDC (Forcés Armées de la République

Démocratique du Congo) et de la Police Nationale Congolaise (PNC), inchangé depuis plusieurs années ;

– L’installation à Mahanga du Commandant Régiment de FARDC afin qu’il *suive de près les opérations, avec une obligation des résultats.

– La création d’un environnement propice au règlement pacifique des différends opposant les ethnies afin que chacun vive en paix et recouvre ses droits;

– L’Intervention rapide des Organisations Humanitaires et agences des Nations-Unis en faveur des populations victimes.

La rédaction

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