Nord-Kivu 2 : Durcissement du mouvement de grève des enseignants à Butembo

Réunis dans la ville de Butembo ce samedi 07 septembre 2024 au travers plusieurs structures de défense de droits des enseignants dont SYNEP , Fosynat, SYECO, CDT, Synecat, les enseignants de la province éducationnelle Nord Kivu 2 campent sur le maintien de leur mouvement de grève, annoncée depuis le début de cette semaine.

D’après Muhindo Sekera Baraka, président à l’intérim de l’intersyndicale provincial, celui-ci révèle que le non respect par le gouvernement des accords et autres conventions en leur faveur, les professionnels de la craie vont continuer à boycotter les activités scolaires dans des écoles publiques.

Le mouvement de grève des enseignants a pris un tournant décisif ces dernières semaines à Butembo, alors que les éducateurs de la région intensifient leurs actions pour revendiquer de meilleures conditions de travail et des salaires plus justes. Cette mobilisation, qui s’est d’abord manifestée par des arrêts de travail sporadiques, s’est transformée en un mouvement de grève généralisé, affectant gravement le fonctionnement des établissements scolaires.

Selon ses responsables des syndicats des enseignants, les éléments déclencheurs de ce mouvement de grève seraient notamment la paie complémentaire de 50000Fc pour le mois de septembre et octobre, le déploiement de l’équipe gouvernementale composée des agents de la fonction publique pour refaire l’identification des vrais enseignants.

« Nous, representant et porte parole des enseignants demandons aux enseignants de rester à la maison. Dans le communiqué final, avons dit au gouvernement que s’il nous promettait la paie, en retour nous lui promettons la rentrée », a dit Muhindo Sekera Baraka.

La grève des enseignants à Butembo, Beni territoire , Beni ville et Lubero s’inscrivent dans un contexte plus large de mécontentement au sein du secteur éducatif en République Démocratique du Congo. Les enseignants dénoncent des salaires dérisoires, des retards dans le paiement de leurs primes et un manque de ressources pour assurer un enseignement de qualité, de plus, les conditions de vie difficiles et l’absence de soutien matériel exacerbent leur frustration.

Les principaux points de revendication des enseignants comprennent :

• Augmentation des salaires pour refléter le coût de la vie.
• Paiement régulier et à temps des salaires et primes.

Les syndicats des enseignants, unis dans leur lutte, ont appelé à une mobilisation générale, incitant les parents d’élèves à soutenir leur cause, les manifestations de solidarité se multiplient, avec des rassemblements organisés pour faire entendre leurs voix.
Le durcissement de la grève a d’ores et déjà des conséquences visibles sur le système éducatif local, des milliers d’élèves se retrouvent sans cours, ce qui pourrait avoir des répercussions à long terme sur leur apprentissage. Les parents, inquiets pour l’avenir de leurs enfants, expriment leur frustration face à cette situation, tout en soutenant en même temps les revendications des enseignants.

Face à cette crise, les autorités provinciales et nationales peinent à trouver une solution. Des réunions ont été organisées entre les représentants des enseignants et les responsables gouvernementaux, mais jusqu’à présent, aucun accord satisfaisant n’a été atteint. Les enseignants, déterminés à faire entendre leurs revendications, ont annoncé qu’ils poursuivraient leur mouvement jusqu’à l’obtention de réponses concrètes.
L’avenir du mouvement de grève dans la province du éducationnelle du Nord-Kivu 2 reste incertain, les enseignants continuent de faire pression sur le gouvernement, espérant que leurs revendications seront prises en compte. La situation éducative dans la province du Nord-Kivu est à un tournant, et la mobilisation des enseignants pourrait bien influencer les politiques éducatives à l’échelle nationale.

Le durcissement du mouvement de grève des enseignants à Butembo met en lumière les défis auxquels le secteur éducatif est confronté en RDC, la nécessité d’une réforme profonde et d’un dialogue constructif entre les enseignants et les autorités est plus que jamais d’actualité pour garantir un avenir éducatif meilleur pour les générations futures selon plusieurs observateurs.

David Mayani