Appel au dialogue: Kabila, ne fait-il pas confiance à Tshisekedi?
Alors que la République Démocratique du Congo fait face à une crise sécuritaire dans sa partie orientale, le Front Commun pour le Congo décline toute proposition de dialogue entre acteurs politiques pour mettre fin à ce phénomène.
Dans un mémorandum adressé à Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations-Unies aux opérations de maintien de la paix, la famille politique de Joseph Kabila « réaffirme son refus de tout dialogue avec le pouvoir en place, étant donné que celui qui l’incarne n’a jamais respecté et ne respecte aucun accord ou engagement qu’il prend (Genève, Nairobi, FCC-CACH, Luanda…) ; il n’y a donc aucune garantie qu’un jour il respectera un accord, fut-il issu d’un quelconque dialogue. Pire, il viole quotidiennement la constitution et les lois de la République, parjurant ainsi le serment qu’il a prêté devant la nation et le monde de respecter ces textes, véritable pacte républicain et socle de la cohésion nationale. »
Dans ce même document, le FCC dénonce que le pouvoir s’illustre par une violation systématique et sans précédent des droits humains, comme l’ont démontré les communiqués du FCC du 29 août et du 5 septembre 2024. Il pense en outre que l’Union Sacrée « n’a jamais exprimé de lui-même le souhait d’un dialogue avec l’opposition, preuve patente d’absence de volonté politique et qui, donc, ne s’y résoudrait éventuellement que pour répondre à la pression extérieure et comme moyen de légitimer et de confronter son pouvoir de plus en plus décrié par le peuple désabusé. »
Dans ce même registre, le FCC précise que tout dialogue qui va exclure les auteurs de la crise ne produira aucun effet sur les efforts de paix.
« Dans ce contexte, tout dialogue qui, contrairement à l’expérience concluante du dialogue intercongolais de Sun City, en 2002-2003, en Afrique du Sud, ne serait pas inclusif et n’impliquerait donc pas tous les Congolais protagonistes de la crise multiforme qui déchire actuellement le pays, ne résoudra aucun problème. Pire, il risque de prolonger les souffrances de nos compatriotes de l’Est du pays, renforcer en eux le sentiment d’abandon par le gouvernement national et consacrer l’inacceptable balkanisation, de fait, actuelle du pays. »
Pour le FCC, le problème à la base de tous les maux que connaît le pays, c’est l’illégitimité du pouvoir actuel, sa mauvaise gouvernance et la dictature la plus féroce qu’elle a instaurée.
« Une dictature, négation par essence de la souveraineté du peuple, et partant de la démocratie, ne se résume pas, encore moins le dialogue. L’unique solution est donc que ce régime et ceux qui l’incarnent dégagent en application de l’article 64 alinéa 1er de la constitution », conclut le FCC dans ce mémo signé par Emmanuel Ramazani Shadari, chef de la délégation, dans lequel il soulève « l’opportunité, voire l’inutilité, d’engager un dialogue avec un dictateur qui estime et démontre chaque jour que seule sa volonté compte et prime sur tout. »
Azarias Mokonzi