Guerre du M23 : Des camps des déplacés transformés en champs des violences sexuelles, 670 cas enregistrés en deux semaines, ( Alerte)
Des chiffres qui font peur au ventre. En moyenne 48 femmes sont victimes des violences sexuelles dans les camps des déplacés de guerre qui se trouvent à Goma, Nyiragongo et ses environs, alerte l’organisation Médecins Sans Frontières.
Cette statistique a été donnée par l’organisation Médecins sans frontières (MSF) ce mardi 10 mai 2023 lorsqu’elle révélait avoir pris en charge plus de 670 victimes de violences sexuelles dans des sites des déplacés au Nord-Kivu, en deux semaines. Il s’agit des victimes cantonnés dans les sites des déplacés de Bulengo, Lushagala, Kanyaruchinya, Eloime, Munigi et Rusayo, tous autour de Goma.
Selon Jayzone Rizo, Coordonnateur des urgences à MSF Nord-Kivu, ces chiffres révèlent le degré de vulnérabilité extrême et les risques énorme auxquels sont exposées les femmes déplacées de guerre.
« Aujourd’hui nos équipes médicales prennent en charge 48 nouvelles victimes des violences sexuelles par jour sur les différents sites des déplacés. C’est donc un nombre qui devient trop catastrophique si on considère que la quasi-totalité des victimes maintiennent avoir été agressées lors de leur déplacement à la recherche des bois de chauffage ou de nourriture », a-t-il fait savoir.
Il faut dire que près de 60% des victimes ont été agressées en moins de 72 heures avant de se présenter à MSF, qui illustre l’urgence de la situation. « Il est urgent d’améliorer les conditions de vie des personnes dans les sites de déplacés. Les besoins essentiels, comme l’accès à la nourriture, à l’eau, à des infrastructures sanitaires doivent être garantis. Il faut aussi assurer des mesures de protection pour mettre les femmes, en particulier, à l’abri du danger », recommande l’organisation.
Victoire Muliwavyo