Deux ans de l'État de siège : Entre l'économie et la sécurité, qui l'a remporté ? - Tazama RDC
Deux ans de l’État de siège : Entre l’économie et la sécurité, qui l’a remporté ?

Deux ans de l’État de siège : Entre l’économie et la sécurité, qui l’a remporté ?

Le régime spécial dit de « l’état de siège » a totalisé deux ans ce Samedi 06 mai 2023, depuis son instauration dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, par le Président de la République, Félix Tshisekedi.

Ce régime était instauré dans ces provinces secouées par l’insécurité pour remettre l’autorité de l’État et rétablir la paix et la sécurité dans cette partie Est du pays.

l’État de siège, un paradoxe entre la sécurité et l’insécurité

Dès leur nomination, les animateurs de l’état de siège avaient donné l’impression que avant l’échéance du délai Constitutionnel leur reconnu, la paix et la sécurité seraient déjà rétablies. Les discours de deux patrons des provinces dont l’Ituri et le Nord-Kivu, étaient visiblement déterminés pour en finir définitivement avec l’insécurité grandissante. Ces impressions étaient couplées à l’accompagnement de la population qui a malheureusement peu après été déçue, suite au résultat moins satisfaisant par rapport aux attentes de la celle-ci. Cette déception a incité plusieurs organisations de la société civile et des partis politiques a exigé la levée sans condition de ce régime spécial. Dans un entretien avec la presse, ce Samedi 06 mai 2023 la société civile du Nord-Kivu a noté un recul du processus de pacification pendant cette période.

« Deux ans après, c’est avec regret que nous constatons un recul du processus de pacification de ces 2 provinces. L’état de siège a été vidé de sa substance. Bien au contraire, même les quelques terres et domaines publics de l’Etat sont en train d’être spoliés par ces animateurs de l’état de siège » a affirmé Edgard Mateso vice-président de cette structure citoyenne.

Dans ce même registre, le mouvement citoyen, Lutte pour le Changement (LUCHA), note que le bilan de l’état de siège, est une illustration parfaite de l’incapacité de ce régime militaire à assurer la protection de la population civile.

La LUCHA a à cette occasion dressé un bilan très sombre de ce régime. A l’en croire, plus de 5.000 personnes ont été tuées par les rebelles pendant cette période de l’état de siège.

« Alors que 2 367 personnes avaient été tuées au cours de deux ans précédent l’état de siège, au moins 5 458 congolais ont été tués au Nord-Kivu et en Ituri entre le 06 mai 2021 et le 06 mai 2023 par différents acteurs armés, selon le Baromètre sécuritaire du Kivu. Ce bilan est une illustration parfaite de l’incapacité de l’état de siège à assurer la protection des civils », fait savoir la LUCHA qui déplore que pendant cette période de l’état de siège, l’armée a été de plus en plus affaiblie.

« Plutôt que de reformer et donner des moyens aux Forces armées Congolaises pour les rendre capables de défendre notre pays et son peuple, les autorités congolaises les ont plutôt substituées par des forces armées étrangères, des mercenaires étrangers et des groupes armés locaux. L’armée nationale a ainsi été réduite à une simple force assistée plutôt que d’être renforcée, assainie et réformée. », regrette la LUCHA.

Décrété pour rétablir l’autorité de l’état, l’État de siège est devenu un régime non pernicieux et sans témérité dans ces provinces où les rebelles contrôlent plusieurs entités. L’on note un recule sur plusieurs plans, dont lié au développement et même à la circulation libre des personnes et de leurs biens.

Azarias Mokonzi

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