Kinshasa: une tentative d'évasion stoppée dans un bain de sang à Makala - Tazama RDC
Kinshasa: une tentative d’évasion stoppée dans un bain de sang à Makala

Kinshasa: une tentative d’évasion stoppée dans un bain de sang à Makala

La situation a été confuse et tendue la nuit du dimanche à ce lundi 02 septembre 2024 au Centre Pénitentiaire de Kinshasa, la prison centrale de Makala.

Plusieurs sources parlent d’une situation due à une tentative d’évasion des détenus dans cette prison. Des tirs nourris ont été entendus depuis deux heures du matin. Des images qui circulent sur les réseaux sociaux, montrent des corps sans vie criblés des balles sur le sol. Des détenus visiblement fougueux et excités par la vie de dehors, ont tenté briser les verrous en faisant tomber les murs pour se frayer passage. Dans cette ambiance où ils croient à une libération forcée, certains ont oublié des mesures de protection ce qui a conduit à leur mort en tombant sous les balles, renseignent des sources concordantes. Menacés, les éléments de l’ordre et de sécurité n’avaient pas d’autres choix que de tirer sur ceux qui veulent faire le forcing.

Dans cette situation tournante, les effectifs militaires sont renforcés pour empêcher cette évasion. Des messages des officiels masquent le drame en rassurant la population. D’aucuns estiment que les autorités ont ainsi agit pour éviter la panique dans la capitale. Des morts et des blessés sont signalés parmi les détenus qui ont tenté de se soustraire de force dans cette maison carcérale. Mais il paraît que la situation a dégénérée du fait d’avoir placer les militaires et les civils dans une même cellule, ce que déplore la Fondation Bill Clinton pour la Paix.

« Depuis longtemps nous avons alerté les autorités sur la nécessité de séparer les militaires des civils », a-t-elle rappelée.

Un sabotage

En mission d’itinérance à l’intérieur du pays pour étendre la politique de désengorgement des prisons, le Ministre d’Etat, ministre de la justice et garde des Sceaux évoque des actes de sabotage prémédités.

« Actes de sabotage prémédités au CPK cette nuit, alors que nous nous trouvons en itinérance à l’intérieur du pays pour étendre la politique de désengorgement des prisons et amélioration des conditions carcérales, dictée par ke chef de l’État et Magistrat Suprême », a-t-il réagi sur son compte X en précisant que des enquêtes ont été amorcées pour sanctionner sévèrement les commanditaires de ces actes.

« Des enquêtes en cours pour identifier et sanctionner les commanditaires de ces actes de sabotage. Une réponse impeccable leur sera réservée », a réitéré maître Constant Mutamba qui a annoncé pour ce faire des mesures conservatoires.

« Interdiction de transfèrement par les magistrats des parquets, des détenus au CPK, sauf autorisation du Minetat Justice et ce, jusqu’à nouvel ordre. Intensification du processus de désengorgement des prisons de Makala, Ndolo et de l’intérieur du pays, accélération du projet de délocalisation du CPK par la construction d’une nouvelle prison exacerbée de la ville de Kinshasa » a fait savoir Constant Mutamba qui a par la suite remercié les forces de l’ordre et de sécurité pour avoir stoppé ce coup des ennemis.

Cependant à en croire certaines sources, plusieurs détenus ont réussi à s’échapper et sont activement recherchés par les éléments de l’ordre, qui ont procédé par des patrouilles dans la capitale pour retrouver ces fugitifs. Le Vice-ministre de la Justice a quant lui, rassuré qu’aucun prisonnier ne s’est évadé.

« Que la population se méfie de toutes ces images virales sur les réseaux. La prison n’était pas attaquée de l’extérieur. Ce sont des prisonniers du pavillon 4 qui ont tenté cette évasion », a fait savoir Samuel Mbemba.

Des arrestations

Certaines sources à Kinshasa évoquent des arrestations à la suite de cette tentative d’évasion. D’après la Fondation Bill Clinton pour la Paix, la directrice adjointe de Makala a été mise en détention provisoire pour raison d’enquête. Cette série d’arrestations va se poursuivre pour enquêter sur ce nouveau théâtre manqué. « Évader les détenus à Makala pour déstabiliser Kinshasa par l’insécurité ?» s’est interrogé un journaliste qui estime que cette situation n’est pas un hasard venté, rappellant l’épisode de mai 2017 au sein de cette même prison.

Depuis juillet dernier, le ministre de la justice avait procédé au désengorgement des prisonniers détenus pour des faits bénins à la suite du surpeuplement de cette maison carcérale.

Construit pour 1500 prisonniers, le Centre Pénitentiaire de Makala compte 15.000 détenus qui se partagent les cellules dans des conditions carcérales inhumaines et déplorables.

Azarias Mokonzi

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