Déploiement des troupes Kényanes en RDC : Tshisekedi humilié ou l'erreur tactique ? - Tazama RDC
Déploiement des troupes Kényanes en RDC : Tshisekedi humilié ou l’erreur tactique ?

Déploiement des troupes Kényanes en RDC : Tshisekedi humilié ou l’erreur tactique ?

Depuis Samedi 24 août 2024, le premier groupe du quatrième contingent de la Force de Réaction Rapide du Kenya (KENQRF4) a quitté Nairobi pour rejoindre la Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) à l’Est de la République Démocratique du Congo, cette partie du pays écumée par les groupes armés nationaux et étrangers qui sèment terreur et désolation à la population civile.

Ces troupes viennent apporter la contribution continue du Kenya aux efforts de stabilisation de paix dans cette partie, ont précisé plusieurs sources. Lors de la cérémonie de départ organisée à l’aéroport Jomo Kenyatta, le commandant de la base aérienne d’Embakasi, Step Stephen Kapkory, avait indiqué que la présence des troupes Kényanes en RDC vise à renforcer les capacités de la MONUSCO à sécuriser les groupes instables du pays.

Un déploiement embarrassant pour la RDC?

Ce déploiement est déplaisant pour la République Démocratique du Congo selon plusieurs observateurs. En effet, le climat entre Kinshasa et Nairobi n’est pas au clair depuis la résurgence des violences perpétrées par les rebelles du M23 au Nord-Kivu ; une rébellion soutenue par le Rwanda. Kinshasa a toujours soupçonné Nairobi de soutenir le Rwanda dans cette guerre qui l’oppose avec lui. Les sorties médiatiques du président Ruto s’illustrent par une attitude penchant vers les tendances Rwandaises dans cette guerre du M23-RDF. Tant il est clair par exemple que l’AFC de Corneille Nanga avait même vu le jour dans la capitale Kényane. Kinshasa a toujours considéré cette attitude comme un acte de trahison, alors que les deux pays se sont déjà lancés dans une coopération économique de haute intensité.

Tshisekedi humilié ?

Ce déploiement est considéré par l’analyste politique indépendant, docteur Babah Mutuza Lusungu comme une moquerie de la part de communauté internationale contre la RDC, étant donné que les troupes Kényanes ont déjà participé dans plusieurs opérations militaires à l’Est, lesquelles opérations s’étaient soldées par des échecs cuisants. Aussi ces troupes, rappelle-il, étaient soupçonnées de conjuguer avec les rebelles du M23-RDF, alors que la RDC était en mutualisation des forces avec le Kénya dans le cadre de l’EAC, pour défaire ces rebelles.
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« Dans le cadre de la MONUSCO on ne peut rien attendre. cette mission est en RDC depuis plus de 20 ans sans résultats. Ce que la MONUSCO n’a pas fait à 20 ans, ne le fera pas à quelques jours, surtout que le contingent Kenya n’a pas assez d’effectifs pour se battre pour nous. Je crois à mon avis, qu’ il y aura des lourdeurs politiques extérieures. Je ne sais pas pourquoi le président a accepté que le contingent Kenyan vienne, parce qu’ à l’entendre parlé, il sait que le Kénya n’est pas avec nous. Est-ce-qu’il avait le choix se sont des questions, car sur le plan international il y a des réalités que nous ne maîtrisons pas. Parfois, il faut comprendre, il est dans une position la plus délicate », a argué le Dr Babah Mutuza avant de s’interroger sur les motivations de l’autorisation de ce contingent d’oeuvrer en RDC.

« Est-ce-qu’il a subi une pression extérieure, je ne sais pas, mais il est conscient que ce contingent ne fera rien. C’est une façon peut-être pour le Rwanda de montrer à la communauté internationale que le président ne maîtrise pas tout chez-nous, je pense peut-être c’est une façon de l’humilier un peu. La communauté internationale voulait l’humilier un peu, car il sait que le Kénya n’est pas avec nous », a-t-il analysé.

Maître Fabrice Mulwahali, pense de sa part « qu’au regard du bilan mitigé des opérations militaires de l’ONU en RDC depuis des années, un déploiement d’une troupe qu’on va déverser encore dans la mission Onusienne est une peine perdue peu importe d’où peut-elle provenir », a expliqué cet activiste des droits humains qui déplore la sous-traitance de la sécurité de la RDC.

« Il y a aussi une sorte de sous-traitance de la sécurité nationale congolaise par les armées des pays voisins pourtant accusés d’être en mèche avec l’ennemi. L’EACRF a échoué l’opération Shujaa est en cours. Les troupes Burundaises sont aussi sur le sol congolais, la SADC, mais l’ennemi progresse », déplore-t-il.

Le contun KENQRF 4 rejoint une force multinationale déployée sous l’égide des Nations-Unies, composée de soldats de la paix venus de divers pays. Leur mission principale consiste à protéger les civils, désarmer les groupes armés et appuyer les efforts du gouvernement congolais pour rétablir l’autorité de l’État dans les zones affectées par les violences.

Azarias Mokonzi

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