Guerre du M23: Entre l’approche militaire et diplomatique, (Analyse)
La République Démocratique du Congo, est confrontée dans sa partie Est, à un cycle infernal des violences armées caractérisées par les tueries des civils, les enlèvements et une occupation illégale de son territoire par des groupes armés appuyés par le Rwanda et l’Ouganda, des pays qui partagent la frontière avec la RDC.
D’aucuns estiment que, cette guerre est le résultat de la convoitise des ressources minières de la RDC par ces voisins utilisés dans une certaine façon par des multinationales et certaines grandes puissances occidentales.
Actuellement, la guerre qui fait parler d’elle à l’Est, est celle qui oppose les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du M23-RDF, un mouvement rebelle qualifié de terroriste par le gouvernement congolais, et qui est ouvertement soutenu par le Rwanda ; la société civile y ajoute aussi l’Ouganda. Cette crise qui suscite l’attention de plusieurs organisations internationales, laisse presque indifférente la communauté internationale qui se comporte en spectateur, malgré les litres de sang que fait couler cette guerre.
Depuis le début de la crise entre la République Démocratique du Congo, et le Rwanda, l’approche militaire et diplomatique ont été toutes mises en jeu pour tenter de résoudre le conflit. Mais depuis lors, la situation dégringole sur le terrain et le désespoir s’installe de plus en plus dans le chef de la population civile.
Dans un entretien avec tazamardc.net ce lundi 24 avril 2023, à l’occasion de la journée internationale du multilatéralisme, à laquelle Tazama RDC a inclu l’approche de la guerre du M23, le chercheur en relations internationales Papy Kassaï, pense que la meilleure manière de mettre terme à cette crise est de mettre en contribution une diplomatie préventive et agissante, parce que selon lui, cela pourra anticiper les risques des crises, aussi faciliter le dialogue entre les parties par la médiation ou des actions de bons offices, et aussi soutenir la mise en œuvre des accords politiques et de paix.
Papy Kasereka Kassaï pense que, non seulement la diplomatie est un outil de pouvoir qui permet d’assoir le rayonnement international d’un Etat, c’est aussi un outil qui organise les échanges politiques entre les Etats et gouvernements en vue d’assurer une coopération pacifique ou bien la restauration de la paix après la phase des conflits.
Cependant notre source craint que la RDC puisse se lancer dans des négociations avec ces belligérants, en étant dans un état de faiblesse approfondi: « Lorsqu’on est dans une position de faiblesse dans des négociations, on risque de se voir imposer un cahier des charges qui ne va pas forcément répondre aux attentes des citoyens. Et malheureusement, c’est la situation dans laquelle la RDC est aujourd’hui. L’approche diplomatique peut régler le problème ouï, mais dans l’entre-temps il faut travailler sur la reconstruction de l’armée. Militairement on ne peut pas résoudre le problème on en est tous conscients, c’est pourquoi il faut travailler à deux niveaux: faire la stabilisation ou la gestion de ce conflit, en même temps investir dans les Forces de défense et y entamer des réformes structurelles. C’est pour moi donc une solution holistique face à cette situation » a-t-il expliqué.
Consécutivement à cette guerre, plusieurs habitants ont déjà fui leurs agglomérations en se réfugiant dans des endroits supposés calmes.
Azarias Mokonzi