
Beni : L’armée congolaise s’arme pour la jungle, 94 soldats formés au combat par la MONUSCO
Sous les frondaisons d’un territoire en proie à une insécurité persistante, les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) franchissent un nouveau cap dans leur lutte contre les groupes armés. Depuis le 21 avril, 94 militaires congolais suivent une formation de pointe en guerre de jungle, dispensée à Beni par les casques bleus du contingent brésilien de la MONUSCO.
Cette initiative s’inscrit dans la seconde vague d’un programme de renforcement opérationnel, porté par la mission onusienne. À la croisée des impératifs militaires et des exigences de terrain, elle conjugue théorie tactique et exercices pratiques, en mettant l’accent sur des modules stratégiques : tir de combat rapproché, techniques de progression en forêt, orientation sans GPS, camouflage, survie en milieu hostile.
La spécificité du conflit dans le Grand Nord-Kivu, notamment contre les rebelles ougandais des ADF exige des compétences adaptées à la jungle, où l’ennemi se fond dans le décor. Pour Jean-Tobie Okala, responsable de la communication de la MONUSCO à Beni, « cette formation répond à une réalité opérationnelle incontournable : les FARDC doivent être capables de poursuivre et neutraliser les groupes armés là où ils se retranchent, c’est-à-dire au cœur de la forêt ».
Encadrés par des instructeurs brésiliens aguerris à ce type de terrain, les militaires congolais bénéficient d’un encadrement intensif visant l’autonomisation tactique. Le choix du Brésil ne doit rien au hasard : l’armée brésilienne est mondialement reconnue pour son expertise en matière de combat en milieu amazonien, dont les conditions rappellent celles de l’Est congolais.
Prévue pour s’achever le 9 mai prochain, cette session de formation vise un double objectif : renforcer la performance opérationnelle des FARDC et asseoir, à terme, une dynamique de sécurisation durable dans les provinces meurtries par l’insécurité chronique. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de professionnalisation progressive des forces armées congolaises.
Pour un officier supérieur des FARDC présent sur le terrain, « cette formation est capitale. Nos troupes doivent sortir du schéma classique et s’adapter aux nouvelles formes de guerre. La MONUSCO nous offre ici un savoir-faire précieux ».
Lancée le 21 avril, cette deuxième vague de formation encadrée par la MONUSCO concerne exactement 94 militaires congolais. Elle s’achèvera le 9 mai prochain. Elle intervient dans le cadre du partenariat opérationnel entre la Mission des Nations Unies et les FARDC, visant le renforcement des capacités de combat en zone forestière. La formation se déroule à Beni et comprend des sessions théoriques et pratiques, dirigées par des instructeurs brésiliens spécialisés dans le combat en jungle. Les modules déjà achevés incluent le tir de combat et la navigation terrestre en forêt.
Eugène Vomba