Guerre du M23 : La neutralité des hôpitaux bafouée, MSF lance un cri d'alarme - Tazama RDC
Guerre du M23 : La neutralité des hôpitaux bafouée, MSF lance un cri d’alarme

Guerre du M23 : La neutralité des hôpitaux bafouée, MSF lance un cri d’alarme

L’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) tire la sonnette d’alarme face à une vague inquiétante d’attaques et d’incidents violents survenus dans des structures médicales à l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis janvier 2025, pas moins de quinze incidents graves ont été enregistrés dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, selon un communiqué officiel publié par MSF.

« L’usage de la force et des armes dans l’enceinte de l’hôpital de Kyeshero a transformé une structure médicale, censée demeurer en tout temps un lieu sûr, en une zone dangereuse où une personne a été tuée », déclare Margot Grelet, coordinatrice des urgences de MSF à Goma et au Nord-Kivu.

MSF explique que parmi les cas les plus récents et les plus préoccupants, l’hôpital de Kyeshero à Goma a été le théâtre de violences armées ayant entraîné la mort d’une personne. Une balle perdue a même traversé une fenêtre avant d’atterrir dans le matelas d’un patient. Ces scènes d’horreur ont provoqué une interruption temporaire des soins et semé la panique parmi les malades et le personnel soignant.

Le 20 février dernier, note l’organisation, à Masisi Centre (Nord-Kivu), deux personnes ont été atteintes par balles dans la base même de MSF, lors d’un affrontement entre les forces VDP/Wazalendo et les combattants du M23/AFC. L’un des blessés, Jerry Muhindo Kavali, un employé de MSF, a succombé à ses blessures deux jours plus tard.

Le 19 mars à Walikale, les combats entre les FARDC et le M23/AFC ont également affecté une base MSF, impactant à la fois les structures de l’organisation et plusieurs de ses véhicules.

Dans le Sud-Kivu, laisse entendre MSF, l’Hôpital Général de Référence (HGR) d’Uvira s’est retrouvé sous les tirs croisés mi-février, mettant en péril la vie des patients et des soignants. Des hommes armés ont pénétré à l’intérieur de l’établissement, tirant dans les couloirs, contraignant les malades à se cacher pour échapper aux balles.

Face à l’intensification de ces violences, MSF exprime une inquiétude croissante quant à sa capacité à poursuivre ses activités dans ces zones. « Sans garanties minimales de sécurité, le personnel soignant et les acteurs humanitaires ne peuvent travailler. Ils ne doivent pas risquer leur vie pour continuer à fournir des soins vitaux à la population », insiste Margot Grelet.

L’organisation rappelle qu’elle appuie de nombreuses structures de santé dans la région, notamment dans la prise en charge des soins primaires et secondaires, de la malnutrition, des cas de choléra et des violences sexuelles. Ses interventions s’étendent à plusieurs hôpitaux : Kyeshero et Virunga à Goma, Minova et Numbi au Sud-Kivu.

MSF appelle toutes les parties impliquées dans le conflit à respecter le caractère civil et neutre des structures de santé. Le non-respect du droit humanitaire, souligne l’organisation, pourrait conduire à la suspension de certaines missions, au détriment des populations déjà très vulnérables.

Rédaction

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