Sud-Kivu: Des entreprises minières chinoises accusées des actes de spoliation de l'aérodrome de Kakangala - Tazama RDC
Sud-Kivu: Des entreprises minières chinoises accusées des actes de spoliation de l’aérodrome de Kakangala

Sud-Kivu: Des entreprises minières chinoises accusées des actes de spoliation de l’aérodrome de Kakangala

Dans un contexte déjà marqué par une gestion complexe des ressources naturelles et des infrastructures stratégiques en République Démocratique du Congo, un nouveau problème s’ajoute à la liste des préoccupations des populations locales. Le Cadre de Concertation de la Société Civile en territoire de Mwenga (CCTSC) dénonce les actes de spoliation en cours à l’aérodrome de Kakangala, situé dans le groupement de Bagunga, en chefferie de Wamuzimu, dans la province du Sud-Kivu.

Cette situation menace non seulement la sécurité et la mobilité des populations locales, mais aussi la stabilité économique de la région, déjà en proie à des défis liés à l’exploitation minière illégale.

La situation de l’aérodrome de Kakangala

L’aérodrome de Kakangala est un équipement essentiel pour faciliter les déplacements aériens entre les villes de Lugushwa, Kamituga et Bukavu. Il représente un lien vital pour la connectivité de cette zone reculée du Sud-Kivu avec d’autres centres économiques et administratifs de la province. Cependant, ces derniers mois, cet aérodrome est victime de spoliation, principalement par des entreprises minières, dont certaines sont d’origine chinoise. Bien que l’ambassadeur de la Chine en RDC ait formellement décliné toute implication de son pays dans cette affaire, les faits demeurent préoccupants.

Les risques liés à cette spoliation

La situation actuelle met en péril non seulement le fonctionnement de l’aérodrome mais aussi la sécurité des déplacements aériens entre les villes de la région. Si ce phénomène de spoliation venait à se poursuivre, il risquerait de créer une véritable enclavement de la zone de Mwenga, exacerbant encore davantage les difficultés auxquelles les populations locales sont confrontées, confirme le cadre de concertation de la société civile de Mwenga.

L’exploitation minière, bien que porteuse d’opportunités économiques, doit respecter les normes légales et environnementales. La dégradation de l’aérodrome compromet les efforts de développement de la région, car elle empêche un accès rapide et sécurisé aux zones minière et commerciale, poursuit-elle.

Face à ce problème, le CCTSC tire la sonnette d’alarme et invite les autorités compétentes à prendre des mesures immédiates. Le CCTSC demande que les membres du Conseil Territorial de Sécurité se rendent sur place à Lugushwa pour constater la réalité des faits et évaluer la situation. « Il est impératif de tenir un conseil de sécurité local pour prendre des décisions concrètes face à cette menace », recommande cette organisation.

Les solutions proposées par le CCTSC vont de la suspension des activités des entreprises minières concernées, jusqu’à l’interdiction formelle de leur exploitation si nécessaire. Le respect de la législation minière en vigueur en RDC doit être une priorité, notamment en ce qui concerne les droits des citoyens et la préservation des infrastructures publiques, telles que les aérodromes, qui relèvent de la compétence de l’État congolais.

Le respect des droits humains et des principes directeurs des Nations Unies

Une autre dimension importante de cette problématique est la question du respect des droits humains. Le CCTSC rappelle que, selon les principes directeurs des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l’homme, les entreprises opérant dans un pays doivent respecter les droits des citoyens, réparer les préjudices causés, et garantir que leurs activités n’enfreignent pas les normes environnementales ou les droits des populations locales. L’aérodrome de Kakangala, comme de nombreuses autres infrastructures stratégiques, doit être protégé et entretenu par l’État, et non subordonné aux intérêts privés d’entreprises étrangères, qu’elles soient minières ou autres.

Dans cette situation, le CCTSC appelle à une action concertée des autorités locales et nationales pour éviter que la spoliation de l’aérodrome de Kakangala ne se transforme en une crise de grande ampleur. L’État congolais doit jouer son rôle de régulateur et de garant des droits des citoyens en veillant à ce que les entreprises respectent la loi, ainsi que les engagements internationaux de la RDC en matière de droits humains et de gouvernance. Il est essentiel que des mécanismes de réparation soient mis en place pour compenser les pertes occasionnées et que l’État assume sa responsabilité dans la gestion et la préservation de ses infrastructures publiques.

La spoliation de l’aérodrome de Kakangala par des entreprises minières menace gravement l’accès aux services essentiels pour les habitants de la région de Mwenga. Dans un contexte où le Sud-Kivu et la RDC en général font face à des défis multiples liés à la gestion des ressources naturelles et à la protection des droits des citoyens, il est crucial que les autorités prennent des mesures fermes pour garantir le respect des lois et la préservation des biens publics. Le CCTSC appelle ainsi à une action rapide et déterminée pour mettre fin à cette situation et restaurer la légalité et la sécurité dans la région.

Dieumerci Matu Chub

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