
RDC-USA : Kinshasa met le cap sur une coopération sans intermédiaires privés
Dans une décision aux implications diplomatiques majeures, le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a ordonné la suspension immédiate de tous les engagements contractés avec des lobbyistes américains ou toute autre entité non gouvernementale, jusque-là impliquée dans le cadre du partenariat entre la RDC et les États-Unis.
L’annonce a été rendue publique ce lundi 7 avril par Tina Salama, porte-parole du chef de l’État, dans un communiqué officiel. « Désormais, la RDC a opté pour privilégier des échanges directs avec la nouvelle administration américaine, et cela par des canaux officiels et autorisés », a-t-elle déclaré.
Cette mesure marque une orientation claire dans l’approche diplomatique congolaise, en rupture avec des pratiques qui avaient, selon plusieurs analystes, fragilisé la lisibilité des intérêts nationaux dans les arènes internationales.
Souveraineté diplomatique et recentrage stratégique
En mettant fin aux services de lobbying, le président Tshisekedi réaffirme la souveraineté de la RDC dans la conduite de ses affaires extérieures. Cette initiative s’inscrirait dans une volonté de rationaliser et de professionnaliser les relations bilatérales, notamment avec Washington, un partenaire stratégique de longue date.
« Cette mesure vise à rassurer nos partenaires. Les échanges se passeront désormais exclusivement entre les deux gouvernements », a précisé Tina Salama à l’Agence Congolaise de Presse (ACP), soulignant ainsi la volonté du gouvernement de restaurer une diplomatie institutionnelle, affranchie d’interférences privées.
Une rupture saluée par les milieux diplomatiques
La décision présidentielle intervient dans un contexte de recomposition des rapports géostratégiques dans la région des Grands Lacs, alors que Kinshasa intensifie ses efforts pour asseoir son autorité sur le plan interne et renforcer sa crédibilité sur la scène internationale.
De nombreux observateurs voient en cette orientation une réponse directe aux critiques récurrentes sur l’opacité de certains contrats de lobbying, souvent perçus comme contraires aux intérêts du peuple congolais. En privilégiant le dialogue intergouvernemental, le chef de l’État entend instaurer une culture de transparence, d’efficacité et de responsabilité dans la gestion de la politique étrangère.
Vers une diplomatie d’influence maîtrisée
Ce recentrage stratégique devrait également permettre à la RDC de mieux défendre ses priorités face à ses partenaires, notamment en matière de sécurité régionale, de développement durable et d’investissement direct. En s’appuyant sur les mécanismes officiels, Kinshasa se positionne désormais comme un acteur pleinement assumé de la diplomatie d’influence, sans recours aux circuits parallèles.
Cette nouvelle ligne dans la politique étrangère, audacieuse mais salutaire pour certains, ouvre une nouvelle page dans les relations entre la RDC et les États-Unis. Elle consacre l’avènement d’une diplomatie mature, cohérente et respectueuse des principes républicains, dans laquelle l’État congolais entend désormais parler d’égal à égal avec ses partenaires internationaux.
Eugène Vomba