Les femmes DDH plaident pour des mécanismes efficaces pour plus de protection et de sécurité
Les acteurs politiques, étatiques, de la société civile ainsi que les journalistes et d’autres groupes sociaux se sont réunis en ville de Goma ce samedi 30 décembre 2023. Ils ont échangé sur la protection des défenseurs des droits humains en RDC et mécanismes à mettre en place pour une plus grande protection des DDH. Si la situation sécuritaire et de travail des DDH est difficile, c’est encore plus pour les femmes défenseures. Au delà des difficultés rencontrées généralement, s’ajoutent plusieurs formes des violences basées sur le genre et d’autres violences.
« Les femmes défenseures des droits humains en République démocratique du Congo travaillent dans un contexte difficile et dangereux. Elles sont confrontées à des défis spécifiques en raison de leur sexe, de leur genre et de leur position sociale » a estimé Germaine Bahati, chargée de communication de Protection International.Plus de 38000 cas des violences basées sur le genre (VBG) contre les femmes DDH ont été répertoriés en RDC. « Leur travail est complexe parce qu’elles font face à plusieurs défis notamment l’insécurité causé par l’activisme de plus de 100 groupes armés, les menaces multiformes, impunité des acteurs de violations des droits humains, le traumatisme permanent sans la moindre possibilité de consulter un psychologue par manque des moyens, la discrimination amplifiée par les coutumes rétrogrades, des stéréotypes dans la communauté » indiquait la note collective de plaidoyer faite par les participants à ces assises.
Il se remarque ainsi qu’en RDC, Les femmes défenseures des droits humains (DDH) ne sont pas suffisamment protégées dans leur travail. Elles sont confrontées à un risque élevé de violence, de discrimination et de marginalisation.
Malgré le fait que les femmes défenseures défendent d’autres femmes et toutes les couches sociales au sein des communautés, il y a une faible ou quasiment pas de mobilisation pour elles en retour. PI a organisé cette activité pour sensibiliser le public à travers les médias pour plus d’attention à ces héroïnes qui souffrent dans l’ombre. « Nous estimons que la mobilisation du public à cette cause peut aider à créer un soutien pour les mesures visant à protéger les femmes DDH. Lorsque le public est conscient des défis auxquels sont confrontées les femmes DDH et de l’importance de leur travail, il est plus susceptible de soutenir les mesures visant à les protéger » estime Balzac Buzera, directeur intérimaire pays de Protection international.Protection International est une organisation à but non lucratif qui soutient les défenseurs des droits de l’homme dans le développement de leurs stratégies de gestion de la sécurité et de la protection. Elle travaille depuis 2007 avec des partenaires locaux dans le monde entier pour cette cause.
Il est important de protéger les femmes DDH car leur travail impacte leurs milieux de vie ou d’action. Benite Kabeza, coordonnatrice de l’organisation « Youth for gender » estime que « les femmes DDH en RDC jouent un rôle essentiel dans la protection des droits humains, les femmes DDH en RDC sont des défenseures courageuses et déterminées qui travaillent pour créer un monde plus juste et plus équitable. Notre travail est essentiel pour la protection des droits humains dans le pays » dit-t-elle.
Passy Mubalama est la coordinatrice de Actions et Initiatives de Développement pour la Protection de la Femme et de l’Enfant (AIDPROFEN), une organisation basée à Goma. Pour elle, « la mobilisation du public peut aider à soutenir les femmes DDH elles-mêmes. En sachant qu’elles ont le soutien du public, elles peuvent être plus enclines à poursuivre leur travail sans crainte de représailles ».
Ces activités se sont tenues dans le cadre du projet « Protéger la participation et amplifier la voix des femmes qui construisent la paix en République démocratique du Congo », mis en œuvre par Protection International en partenariat avec SOFEPADI et soutenu par le Ministère Fédéral Allemand des Affaires étrangères en RDC.
Akilimali Saleh Chomachoma