Criminalité dans le territoire de Nyiragongo: les groupes d’autodéfense « Wazalendo » pointés du doigt
Les habitants du groupement Munigi en territoire de Nyiragongo situé au nord de la ville de Goma en province du Nord-Kivu, accusent les groupes d’autodéfense d’être à la base de l’insécurité dans la zone. Ces jeunes selon ces habitants, se livrent aux actes de pillages, extorsions et parfois de tueries: « Nous sommes vraiment consternés par la montée de la criminalité dans notre groupement de Munigi. À chaque tombée de la nuit, des personnes sont tuées par balle. Cette semaine, des jeunes porteurs d’armes ont tiré sur un papa dans la notabilité Gihisi, vraiment nous sommes désolés par le comportement de nos autorités qui n’arrivent pas à nous sécuriser », s’indignent-ils.
Selon eux, « Si cette situation perdure, nous allons mobiliser les habitants de Munigi à la vigilance la journée comme la nuit », ajoutent-ils.
Face à ces propos des habitants, le porte-parole des jeunes résistants Wazalendo a, dans une interview exclusive accordée à Tazamardc.net, réfuté ces accusations qui selon lui, visent à ternir l’image de ces volontaires qui se sont juste engagés dans la protection de leur territoire contre les rebelles du M23 et l’armée rwandaise. A l’en croire, ceux qui sèment terreurs et désolations dans cette partie du Nord-Kivu, sont des bandits qu’il faut traquer au même titre que le M23: « Ceux-là qui agacent la population du territoire de Nyiragongo au nom des jeunes patriotes Wazalendo, sont des bandits qui doivent être traqués. Les vrais Wazalendo sont sur les lignes de front où nous sommes en train de poursuivre l’ennemi dans les groupements Buhumba et Kibumba malgré nos maigres moyens qui ne nous permettent pas de faire face au M23 bien équipé par le Rwanda ».
La société civile de Nyiragongo à travers son président Mambo Kawaya, plaide pour que les éléments incontrôlés parmi les jeunes Wazalendo soient déployés loin des agglomérations et sites des déplacés afin que les habitants vivent dans la paix: « Nous avons toujours plaidé auprès des autorités pour que ces jeunes wazalendo qui ont déjà érigé leurs camps militaires au milieu de la population, puissent être délocalisés jusqu’au champ de bataille, mais cette revendication reste sans réponse. Voilà que les habitants se lamentent déjà suite aux actes que commettent certains de ces jeunes ».
Depuis la présence des jeunes patriotes dits Wazalendo dans le territoire de Nyiragongo, certains observateurs indépendants ne cessent de décrier la circulation exagérée des armes dans cette partie du Nord-Kivu.
Anselme Syangoma