Guerre à l’Est : Prorogation du mandat de la force de l’EAC, Kinshasa semble loin de convaincre l’opinion, (analyses)

Quelques heures après le renouvellement du mandat de la force régionale des États membres de la communauté d’Afrique de l’est (EAC-RF) sur le sol congolais, l’opinion congolaise reste critique des résultats. Certains pensent que la RDC y a participé sans imposer ses opinions avec des arguments convaincants. Ce renouvellement, qui semble avoir choqué la majorité de citoyens congolais interrogés à ce sujet par tazamardc.net, fait renaître des commentaires des résultats qui découlent du 21 ème sommet de l’EAC tenu le mercredi 31 mai 2023 à Bujumbura, au Burundi.

Pour Jean Baptiste Kasekwa, député national et membre de la commission défense et sécurité à l’assemblée nationale, le sommet de Bujumbura et le renouvellement du mandat de la force régionale paraît comme une perte de temps. Il dit ne pas croire en la matérialisation de sa mission dans 3 mois seulement, après plusieurs autres sans effets palpables sur le terrain. Il estime que cette énième rencontre des chefs d’États et des gouvernements de la communauté Est Africaine ne sera pas différente de celles précédentes qui, d’ailleurs, faisaient croire aux congolais produire des bons résultats mais en vain.

L’élu de la ville de Goma interpelle ainsi les autorités, tant politiques que militaires, de ne pas se laisser distraire par des sommets et communiqués qui ont montré à la face du monde qu’ils ne produiront rien, plutôt de se concentrer sur le renforcement et la montée en puissance des services de sécurité partout sur les lignes des fronts car, dit-il, à n’importe quand et comment l’ennemi peut les surprendre en passant à autre chose.

Christian Moleka, analyste et chercheur congolais, a dans ses analyses dans l’émission « dialogue entre congolais » de la radio Okapi ce jeudi premier Juin 2023, fait savoir que le représentant de la RDC au sommet de Bujumbura a donné l’impression que son pays ne pas en position de force en laissant passer certains points. Il prend par exemple la question du pré-cantonnement des rebelles du M23 dans le camp militaire de Rumangabo, une agglomération située à une quarantaine de kilomètres de la ville de Goma, la mettrai d’avantage en danger. Il souligne qu’une fois appliquée, non seulement cela donnera aux rebelles la facilité dans le contrôle de la RN2 Goma-Rutshuru, mais aussi en terme des menaces sécuritaires au pays, car le lieu propice pour le ravitaillement en homme et en munitions auprès de celui qu’il qualifie de « parrain » de cette rébellion, le Rwanda voisin.

Le gouvernement congolais croit toujours en la volonté à la fois de la force régionale de l’EAC, mais également du M23 en terme de la mise exécution des mécanismes mis en place par les acteurs impliqués dans le retour de la paix à l’Est, mais les résultats tardent toujours à venir.

Florentin Nkurunziza