16jours d’activisme contre les VBG : Des violences dans les camps de déplacés

Sensibilisation des déplacés sur les VBG par SOFEPADI dans un camp de déplacés. Ph. A. Chomachoma/Tazama RDC

Plusieurs cas de violences faites aux femmes ont été répertoriés par plusieurs organisations dans les camps de déplacés. De Kibati en passant par le célèbre camp de Kanyaruchinya jusqu’à Munigi, aux côtés de plusieurs autres problèmes dont la famille, le logement, les installations sanitaires, la sécurité et autres ; des dizaines des camps deviennent de plus en plus de foyers des violences contre les femmes dont les violences sexuelles.
C’est dans ce cadre que la Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral, « SOFEPADI » a organisé une caravane pour sensibiliser tous les acteurs sur cette question.

Avec calicots sur véhicule, une sonorisation aux musiques de sensibilisation, les membres de SOFEPADI passent des camps aux autres dans le territoire de Nyiragongo et coupent la musique pour parler à un parterre des personnes déplacés à chaque fois pour informer et sensibiliser sur les VBG et d’autres formes de violences.

« Il faut sensibiliser sur cette question. Ce n’est pas parce que les femmes et filles sont en déplacement dans les camps qu’elles doivent subir des violences dont celles basées sur le genre » martèle Pierrette Mweze.
Pierrette est psychologue au sein de la SOFEPADI, à l’occasion de cette caravane dans les camps de déplacés, elle a sensibilisé les autres femmes et hommes sur cette question.

Kabibi Sibomana vient de Rutshuru et vit au camp de Tana Buhombo depuis maintenant 5mois, avec ses quatre enfants, elle tente le mieux de subvenir aux besoins de la famille car son mari avec deux autres enfants sont dans un autre camp de déplacés vers Kitchanga dans le territoire de Masisi aux dernières nouvelles.
Selon elle, « le manque de moyen et d’occupation fait en sorte que les femmes soient victimes de plusieurs violences basées sur le genre et aussi des violences sexuelles malheureusement dans et aux alentours des camps. Des hommes qui ne travaillent pas deviennent de plus en plus nerveux et irréfléchis. Plusieurs personnes personnes tentent d’aider surtout des jeunes filles en échange des rapports sexuelles non consentis » explique-t-elle après avoir appris des sensibilisatrices les formes de VBG.

A Pierrette Mweze d’ajouter que « notre travail de sensibilisation est de pouvoir montrer aux hommes, à la communauté humanitaire et les autres acteurs que même ici, malgré la précarité et des challenges de la vie, il faut continuer à respecter les droits de la femme et éviter ces violences. Nous nous assurons aussi que les femmes sachent ces formes de violations et les moyens légaux pour dénoncer si cela arrive dans leur vie ici dans les camps de déplacés ou ailleurs. »

Laetitia Ndeke est là chargée de communication de la SOFEPADI. Habillée en T-shirt orange comme ses collègues, elle sensibilise pour que les femmes comprennent les enjeux surtout qu’elles vivent dans des camps de déplacés. « Nous avons organisé une caravane auprès des déplacés dans plusieurs camps de déplacés dans le territoire de Nyiragongo. Parce que le contexte de l’extrême vulnérabilité dûe aux affrontements entre les FARDC et les M23 et le manque d’assistance font en sorte que les déplacés sont exposés aux VBG et aux abus et exploitations sexuelles » dit-elle.

« Il fallait parler de ces questions et donner des informations sur le référencement mais aussi la prise en charge holistique et gratuite que nous donner dans certains airs de santé avec notre partenaire partenaire UN Trust » poursuit-elle.

Selon Laetitia Ndeke, ces activités se font simultanément et vont se poursuivre dans le territoire de Masisi, le territoire de Lubero, Beni et dans le province de l’Ituri où le besoin de sensibilisation et d’information reste toujours très salutaire.

« C’est très important pour nous d’apprendre toutes ces notions et savoir comment nous pouvons lutter contre les VBG car nous ne sommes plus ignorantes de ces questions surtout pour nous déplacés. Nous nous sentons abandonnées sur plusieurs plans c’est bien comme la SOFEPADI nous donne un soulagement au-moins sur ce plan, c’est très important et ça donne espoir que d’autres problèmes seront aussi résolus » indique Huguette, une des personnes sensibilisées au camp de Kanyaruchinya.

Depuis sa création en 2000, la SOFEPADI s’est engagée dans la lutte pour la défense et le respect des droits humains, avec plus d’accent aux actions de prise en charge de victimes de violences sexuelles et celles basées sur le genre de manière holistique. A travers son volet Paix et cohabitation pacifique, elle a eu à intervenir auprès des communautés touchées par des conflits armés et conflits fonciers.

Par Akilimali Saleh Chomachoma

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