Nord-Kivu : l’élevage se relance dans plusieurs fermes dans le territoire de Masisi
La province du Nord-Kivu relance progressivement l’élevage dans plusieurs entités. Ceci après plus d’une dizaines d’années d’interruption suite à l’instabilité sécuritaire ayant conduit les éleveurs à se déplacer et à abandonner leurs villages et même des fermes où l’élevage est pratiqué.
Mais depuis quelques jours, des éleveurs tentent de se relancer dans le secteur afin d’accroître le niveau de productivité dans ce secteur en le donnant son vrai visage.
Tazama RDC a tenté de rencontrer quelques éleveurs indépendants et même ceux regroupés au seins des coopératives pour comprendre les vraies causes de cette interruption et les démarches qui sont entretenues par ces deniers pour la relance du secteur.
La province du Nord-Kivu est l’une des provinces du pays où le secteur agro-pastoral est plus pratiqué. Elle compte, à elle seule, plus de 200 milles têtes de bétails répartis dans une cinquantaine de fermes. Le secteur jadis abandonné reprend peu à peu sa voie normale après plusieurs années d’interruption. C’est suite à l’insécurité grandissante dans plusieurs entités.
L’un des éleveurs, le député provincial Robert Habinshuti Seninga, propriétaire de la ferme de Kahundu de plus de 130 hectares dispose de plus ou moins 200 têtes des vaches. Il explique les causes ayant conduit à cette interruption et les processus qui sont amorcés jusqu’à ce jour.
« Comme vous le savez, je suis moi même éleveur et j’ai assisté à la destruction de l’élevage dans le Masisi, depuis les années 1994-1996 jusqu’en 2002 et puis timidement vers 2003 on a commencé à mettre quelques cheptels dans la ferme. Mais aujourd’hui l’élevage a repris dans toutes les grandes fermes, Je peux citer Kahundu, Lushebere, Osso, Bunyole, Ngungu, Mahanga et même dans le fin fond de Masisi il y a des vaches pour ne pas citer Kilolirwe que vous connaissez », témoigne-t-il.
Il indique que malgré les efforts fournis par les éleveurs, ces derniers continuent à traverser multiples problèmes. Il indique que les éleveurs n’ont jusque là pas d’appuie. « Au paravent, il y avait le FAO qui intervenait pour amener des vaccins, former les vétérinaires et leurs doter des vaccins pour soigner les betails, et aujourd’hui il y a pas d’appui. C’est donc le grand problème car s’il s’agit de vacciner on fait recours aux privés et sa pose problème » précise-t-il.
Appelé la Suisse de la République Démocratique du Congo à cause de ses collines vêtue d’une exceptionnelle verdure et qui attire les touristes et son cheptel, les conflits armés qui ont occasionné la fuite et l’appauvrissement de plusieurs ménages, ont aussi décimé les têtes de bétails qui se répercutent dans le territoire de Masisi. Avec le retour des déplacés, plusieurs éleveurs ou même des coopératives se relance dans le secteur, Emmanuel Kamanzi, Robert Seninga, Dunia Bakarani, les prêtres de la ferme de Lushebere, Kasole Shamoki, Ruvunda Sandro, Bertin Kirivita, et bien d’autres sont actuellement parmi les grands fermiers de la Zone.
L’insécurité, le manque d’infrastructure routière, l’appuie du gouvernement sont entre autres les défis majeurs auquels se heurtent les éleveurs qui crient au soutien et à l’accompagnement de ces derniers.
Notons que le territoire de Masisi est piqué de plusieurs fermes qui alimentent plusieurs villes de la RDC en lait de vache et en fromages de la région malgré l’insécurité persistante qui y règne suite aux conflits des groupes armés , les populations de cette zone vivent de l’agriculture, les activités minière ainsi que l’élevage.
Freddy Ruvunangiza