Goma : Le comédien Mbukuli démonte le narratif des rebelles M23 sur la fermeture des banques
L’artiste comédien Jonathan, plus connu sous le nom de Mbukuli, s’est exprimé sur la situation économique précaire que traversent les populations de Goma et Bukavu, qui dénonce le discours propagé par les rebelles M23 et leurs alliés, selon lequel la fermeture des banques serait la principale cause de la crise financière dans les zones sous occupation.
Dans une sortie remarquée, Mbukuli appelle à une lecture plus lucide de la situation. « Mesdames et messieurs, parlons de la crise financière ici chez nous, la crise ici à Goma, la crise à Bukavu ; les uns disent que si les banques ouvrent leurs portes, ce sera la fin de la crise financière. Oui, peut-être, mais posons-nous la question une bonne fois», lance le comédien.
L’humoriste souligne que la réouverture des institutions bancaires ne suffirait pas à résoudre les problèmes économiques tant que les activités productives restent paralysées par la guerre. « Ce n’est pas la réouverture des banques qui signifie la fin de la crise financière, mais la réouverture des activités qui font entrer de l’argent qui sera une bonne chose», a-t-il ajouté.
Selon lui, les populations n’ont plus de sources de revenus pour alimenter les circuits financiers. « Même si les banques recouvraient leurs activités, les banques ne sont pas des maisons de paris foot, mais il faut que les activités qui font entrer de l’argent recommencent. Mais pour quelle activité qui va te permettre de déposer l’argent en banque ? Il n’y a pas », s’est-il interrogé.
Pour Mbukuli, l’essentiel n’est donc pas de rouvrir les banques, mais de restaurer la paix, condition sine qua non à toute reprise économique. « Qu’allons-nous mettre dans des banques ? Qu’est-ce que disons-nous ? Juste la paix. Juste la paix, ramenez-nous juste la paix, chers autorités», demande Mbukuli.
Son message, à la fois simple et percutant, met en lumière la réalité des habitants des zones affectées par la guerre, selon lequel sans sécurité ni activités économiques, aucune mesure technique ne peut relancer la vie économique.
La rédaction