
Lubero/Social : L’ONG PAEV en première ligne contre les violences sexuelles et basées sur le genre
Face à la recrudescence alarmante des cas de viol et de violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG) dans la zone de santé de Lubero, l’ONG Programme d’Approvisionnement en Eau pour les Villages (PAEV) intensifie ses efforts pour améliorer la gestion communautaire de ces cas et restaurer la dignité des survivantes.
Dans cette optique, une session de formation a été organisée à l’intention de plusieurs acteurs locaux, notamment des membres de la société civile, des prestataires de soins, des journalistes, des représentants d’organisations humanitaires locales et internationales, ainsi que des étudiants et animateurs des services genre, famille et enfants.
L’objectif est clair : renforcer les capacités communautaires afin d’assurer un accompagnement digne, confidentiel et respectueux des droits des victimes.
Judith Kavira Kivuyaniki, point focal VSBG au sein de l’Observatoire des Droits Humains (ODH), alerte sur les dangers liés au non-respect de la confidentialité.
« Lorsqu’un survivant constate que son cas a été divulgué, il subit une stigmatisation sociale qui le pousse souvent à l’isolement, affectant gravement son rétablissement psychologique», renseigne-t-elle.
Elle appelle les leaders communautaires à intensifier les campagnes de sensibilisation, y compris auprès des militaires, compte tenu de la militarisation croissante de la région.
Pour Joseph Koko, point focal de l’organisation Action Féminine pour la Promotion des Familles Vulnérables (AFEPROV), le fléau des VSBG perdure en raison de la méconnaissance généralisée :
« La communauté reste largement ignorante des formes de violences et des mécanismes appropriés de gestion. En cas de viol, la rumeur remplace l’accompagnement, au détriment de la dignité des survivantes», a-t-il dit, avant de plaider pour une vulgarisation massive des bonnes pratiques afin de garantir la protection effective des victimes et la répression des auteurs.
Selon des sources locales, le centre de Lubero a enregistré plus de 250 cas de viols depuis janvier 2025. Des chiffres inquiétants qui interpellent tous les acteurs sur l’urgence d’une réponse coordonnée et durable.
À travers ces formations, l’ONG PAEV entend jeter les bases d’un changement de mentalité, promouvoir un accompagnement digne des survivantes, et contribuer à éradiquer les violences sexuelles dans cette zone en proie à l’instabilité sécuritaire.
David Mayani