
Nord-Kivu : La première vague des militaires évacués par le CICR déjà à Lubero ?
Une colonne des véhicules bus et Land Cruiser du Comité international de la Croix-Rouge sont arrivés ce jeudi premier mai 2025 au chef-lieu du territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Face au contexte, d’aucuns penseraient à l’évacuation des militaires, policiers ainsi que de leurs dépendants de la ville de Goma vers des zones occupées par le gouvernement.
Malgré le silence de l’autorité face à ce mouvement inhabituel, plusieurs habitants s’interrogent sur la provenance de ce cortège. Se référant aux dernières déclarations du CICR, ces habitants saluent l’évacuation de ces militaires et policiers qui ont résisté à toutes les menaces de l’ennemi, après avoir passé plus de trois mois dans la base de la MONUSCO.
Serge Kavughe, habitant de Lubero-centre, lui, s’interroge sur le choix de Kinshasa comme destination et souhaite que ces personnes puissent être cantonnées dans le Grand Nord de la province où le mouvement M23-AFC n’est encore entièrement présent.
« Nous avons appris par un communiqué qu’il y aura l’arrivée d’un convoi transportant des militaires et policiers qui étaient logés à la base de la MONUSCO lors de l’occupation de la ville par le M23. On s’est dit : pourquoi ces gens-là quittent Goma pour Kinshasa ? Pourquoi ne pas les laisser à Lubero, soit à Beni ? » s’interroge-t-il.
Un autre habitant, Jackson Vahalwire, acteur de la société civile locale, lui, salue cette évacuation facilitée par le CICR qui a permis de mettre ces militaires à l’abri de toutes les menaces rebelles.
« Nos compatriotes étaient cloisonnés dans le camp de la MONUSCO à Goma. Nous venons de voir la première vague qui quitte le camp de la MONUSCO après plus de trois mois et demi. Ces gens ont aussi le droit de rejoindre leurs familles. Il y aura des rotations des avions de la MONUSCO pour évacuer nos compatriotes. Il faut que la population de Lubero sache que la MONUSCO est là pour uniquement ramener nos compatriotes qui viennent de la zone occupée par les rebelles vers leurs destinations », a-t-il déclaré.
Plusieurs médias ont relayé cette évacuation depuis le 30 avril dernier, se référant au communiqué du CICR. Le mouvement n’est pas toutefois communiqué à la presse.
David Mayani