RDC-Justice: L’opposant Seth Kikuni condamné à une année de prison
Le Tribunal de paix de Kinshasa-Gombe a rendu son verdict en condamnant l’opposant politique congolais Seth Kikuni Masudi à une peine d’un an de prison pour « incitation à la désobéissance civile » et « propagation de faux bruits ». Cette décision fait suite à son arrestation le 2 septembre 2024, alors qu’il était en plein exercice de ses fonctions politiques, et à un procès qui a débuté le 23 octobre 2024.
Seth Kikuni, ancien candidat à la présidence et président du parti Piste pour l’Emergence, a été poursuivi pour des déclarations qu’il aurait faites à Lubumbashi à la fin août, dans un contexte politique déjà tendu. Le procureur avait requis une peine de trois ans de détention, mais le tribunal a finalement opté pour une peine d’un an, une décision qui soulève de nombreuses questions sur la liberté d’expression et le traitement des opposants politiques en République Démocratique du Congo.
L’avocat de Kikuni, Laurent Onyemba, a exprimé son indignation face à cette condamnation, affirmant qu’il se réservait le droit d’interjeter appel. Sur son compte X, il a partagé son inquiétude pour la justice et la défense des droits de l’homme en RDC, soulignant que les propos de son client, bien que controversés, ne devraient pas conduire à une répression aussi sévère.
Le climat politique en RDC est particulièrement fragile, avec des tensions exacerbées par l’agression du Rwanda à travers le groupe M.23-AFC. Dans ce contexte, l’Assemblée Générale de l’ANR, représentée par Inzun Kakiak, a souligné l’importance de décourager tout discours jugé subversif, justifiant ainsi la nécessité d’une réponse judiciaire forte.
Seth Kikuni a été arrêté par l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) et a passé treize jours en détention sans contact avec sa famille ni ses avocats. Ce traitement soulève des préoccupations quant aux droits des détenus et à la transparence du processus judiciaire en RDC.
La condamnation de Kikuni est perçue par beaucoup comme un signal d’alarme pour l’opposition politique, et un rappel des défis persistants liés à la liberté d’expression dans le pays.
Josué Mutanava