États-Unis-RDC : Un avenir incertain dans les relations diplomatiques sous Trump ? - Tazama RDC
États-Unis-RDC : Un avenir incertain dans les relations diplomatiques sous Trump ?

États-Unis-RDC : Un avenir incertain dans les relations diplomatiques sous Trump ?

Les États-Unis se trouvent à un tournant politique important, alors que les résultats des élections présidentielles de 2024 s’affichent. A ce moment où, Donald Trump est revenu à la présidence, ses décisions et celles de son administration concernant la République Démocratique du Congo (RDC) pourraient avoir des implications durables pour les relations bilatérales.
La période écoulée depuis 2017, marquée par des tensions, des sanctions et des initiatives de partenariat, illustre la complexité des liens entre les deux pays.

Sous la présidence de Donald Trump (2017-2021), les relations entre les États-Unis et la RDC oscillent entre confrontations et dialogues constructifs. Les sanctions imposées en décembre 2017 à des responsables congolais, accusations de corruption et de violations des droits de l’homme devenant un point de friction majeur, signalent le début d’une période de tension. Ces mesures étaient en réponse aux retards dans l’organisation des élections, notamment celles de décembre 2018, qui ont vu Félix Tshisekedi accéder au pouvoir. L’administration Trump a exprimé des préoccupations quant à la transparence de ce processus électoral, tout en maintenant un échange diplomatique sur des questions essentielles telles que la sécurité régionale.

Malgré ces nuages noirs, les États-Unis ont salué la transition pacifique du pouvoir en RDC en 2019, témoignant d’un soutien conditionné aux réformes de Tshisekedi, bien qu’avec quelques réserves concernant l’état des droits de l’homme et de la gouvernance. L’arrivée de Joe Biden à la présidence en janvier 2021 marque un tournant, avec une volonté d’approfondir les relations bilatérales. L’un des moments phares de cette nouvelle approche est l’accord de coopération au développement signé en juillet 2021, prévoyant un investissement massif de 1,6 milliard de dollars. Cet accord ambitionne de transformer de nombreux secteurs, de l’éducation gratuite à la protection de la biodiversité, en passant par la santé et le renforcement de la paix dans l’est du pays, où les conflits persistent.

Cependant, la dynamique des élections de 2023 a ravivé les inquiétudes. Bien que les États-Unis aient appelé à un scrutin transparent, aucune sanction n’a été prononcée. Au contraire, l’administration Biden a soutenu des solutions politiques pour la crise dans l’Est du pays, tout en annonçant des sanctions ciblant des personnalités congolaises responsables de violences. Ces positions démontrent une volonté de maintenir un équilibre entre soutien et vigilance.

L’année 2024 amène son lot de promesses, notamment avec un investissement de 15,5 millions de dollars pour des projets d’électrification rurale dans le cadre de l’initiative Power Africa. La RDC est également désignée pour accueillir le Forum AGOA (African Growth and Opportunity Act) en 2025, un symbole de l’engagement américain envers le développement économique africain.

Pourtant, la première gestion de Trump en Afrique, centrée sur le slogan « America First », laisse planer le doute sur l’avenir. Des experts craignent qu’un éventuel second mandat ne renforce une politique africaine marquée par un retrait des initiatives multilatérales et de coopération climatiques, tout en rendant les politiques migratoires plus restrictives.

Les relations avec la RDC pourraient subir les aléas d’un changement de leadership. Le résultat des élections américaines dessine ainsi une politique africaine incertaine, tant dans ses ambitions que dans ses réalisations. La RDC, riche en ressources et en potentiel, reste à la croisée des chemins, naviguant entre soutien providentiel et enjeux géopolitiques complexes.

La Rédaction

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