
Dossier des lampadaires et forages : un procès incomplet ?
Le lundi 4 novembre 2024 dernier, le procès relatif aux surfacturations et détournements de fonds alloués à l’installation de forages et lampadaires dans 1000 localités de la République Démocratique du Congo a débuté à la Cour de cassation. Ce procès a mis en lumière les enjeux de la responsabilité politique et de la lutte contre la corruption en RDC, avec un focus particulier sur l’absence de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi. Florimond Muteba, président du Conseil d’administration de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), a exprimé des préoccupations majeures concernant ce procès.
Le contexte du procès
Le procès a été renvoyé au 18 novembre pour permettre la complétion des dossiers. Deux prévenus, l’ancien ministre de développement rural, François Rubota, et Mike Kasenga, le directeur du consortium Stever Construct Cameroun SARL et Sotrad Water, ont comparu. Cependant, l’absence de Nicolas Kazadi a suscité des interrogations sur l’intégrité et l’exhaustivité de la procédure judiciaire.
En effet, Florimond Muteba a souligné que la non-convocation de Nicolas Kazadi rend le procès incomplet. Il a rappelé que l’ODEP avait été l’un des premiers à dénoncer ces actes de corruption et a insisté sur la nécessité de sanctions.
« Même le président de la République peut être convoqué aujourd’hui s’il trahit le pays. Pour nous, il n’est pas normal que l’on continue à couvrir des personnes impliquées dans de tels crimes », a-t-il déclaré.
Muteba a également remis en question l’autorité et la responsabilité des dirigeants politiques, suggérant que la protection d’individus comme Kazadi par le président de la République contribue à l’impunité systémique en RDC.
La réaction du public et des activistes
Au moment de l’ouverture du procès, une mobilisation significative de militants et d’activistes a eu lieu devant la Cour de cassation, réclamant justice et accountability pour les actes reprochés. Cette mobilisation témoigne d’un désir croissant de transparence et d’intégrité dans la gestion des affaires publiques en RDC.
Le procès des surfacturations en RDC soulève des questions cruciales sur la gouvernance et la lutte contre la corruption. Les déclarations de Florimond Muteba mettent en lumière le besoin urgent d’une justice équitable et de la levée des immunités pour ceux qui sont impliqués dans des actes de corruption. La vigilance des citoyens et des organisations comme l’ODEP sera essentielle pour garantir que la justice soit rendue et que l’impunité ne soit pas tolérée.
Josué Mutanava