Vente de Blocs Pétroliers en RDC : Le mouvement Extinction Rébellion sonne l'alerte - Tazama RDC
Vente de Blocs Pétroliers en RDC : Le mouvement Extinction Rébellion sonne l’alerte

Vente de Blocs Pétroliers en RDC : Le mouvement Extinction Rébellion sonne l’alerte

Ce vendredi 31 mai, le mouvement écologiste Extinction Rébellion Université de Goma a tenu une conférence de presse pour exprimer son opposition à la vente de trois blocs pétroliers en République Démocratique du Congo (RDC). L’événement, organisé en ville de Goma, a réuni des activistes inquiets des conséquences environnementales et sociales de ce projet.

Pascal Mirindi, un activiste du mouvement, a critiqué la décision du gouvernement congolais de vendre ces blocs pétroliers sans transparence sur les méthodes d’exploration. Selon lui, le gouvernement met en avant ce projet sans expliquer comment va s’effectuer cette exploitation. « Nous avons l’impression que le gouvernement congolais fait les choses en yeux fermés, car il nous dit que le projet de vente va nous apporter 200 milliards de dollars sans expliquer comment se passera l’exploration. Nous ne sommes pas d’accord avec l’industrie du fossile car nous savons que le pays a d’autres potentialités comme l’élevage, les terres arables pour l’agriculture, des rivières pour la pêche, le tourisme… », a-t-il déclaré.

Le mouvement Extinction Rébellion Université de Goma s’est egalement aligné avec d’autres organisations de la société civile pour s’opposer à l’intégration de la RDC dans le projet East African Crude Oil Pipeline (EACOP). Il explique que ce projet est déjà rejeté par les communautés ougandaises et tanzaniennes en raison de nombreuses violations des droits humains et des préoccupations environnementales.

De Paul Bakulu, un autre activiste membre du mouvement, a aussi souligné les avantages des projets d’énergie renouvelable comme celui de Matebe, qui bénéficie à la population grâce à une énergie propre. « Si le pays arrivait à s’y investir davantage, la RDC serait une puissance en énergie propre en Afrique », a-t-il affirmé.

Les écologistes mettent en garde contre les risques d’expropriation des terres des communautés locales, ce qui pourrait entraîner des tensions dans une région déjà marquée par des conflits. Antoine Ngola, un autre membre du mouvement, a rappelé que l’exploitation des ressources minières à l’Est de la RDC a souvent été liée aux conflits, profitant principalement aux multinationales et à une élite gouvernementale. « Les expériences dans d’autres pays en général, et en particulier dans les pays en voie de développement, ont montré que l’exploitation pétrolière ne profite qu’aux multinationales et à une partie des personnes hautement positionnées au sein des gouvernements et administrations », a-t-il ajouté.

Ainsi, Extinction Rébellion Université de Goma recommande que :

  1. La vente des blocs pétroliers congolais soit suspendue étant donné que tous les processus préalables (le plan procédural et légal, le plan écologique et socio-économique) n’ont pas été respectés.
  2. L’intégration de la République Démocratique du Congo dans le projet destructeur de l’East African Crude Oil Pipeline (EACOP) soit annulée, étant donné que le projet en soi est déjà rejeté par les communautés ougandaises et tanzaniennes à cause des nombreuses violations des droits humains et des préoccupations environnementales.
  3. Une enquête minutieuse soit ouverte par l’inspection générale des finances (IGF) sur la vente des blocs pétroliers et gaziers, et que la justice se saisisse d’office du dossier impliquant l’ancien Ministre des hydrocarbures M. Didier Budimbu, notamment sur la vente du bloc de Lwandjofu à Alfajiri Energy Corporation.
  4. Le gouvernement congolais investisse dans des domaines considérés comme des alternatives claires et durables pour le pays et les générations futures, telles que les énergies renouvelables, le tourisme, l’agriculture, la pêche et le désenclavement de certaines zones du pays.

Malgré ces critiques, le gouvernement congolais reste convaincu que la mise en vente de ces blocs pétroliers et gaziers représente une opportunité de transformer une ressource naturelle en richesse, augmentant ainsi le budget de l’État et ayant un impact socio-économique et industriel positif.

La controverse autour de la vente des blocs pétroliers en RDC met en lumière les défis que pose l’exploitation des ressources naturelles dans un contexte de préoccupations environnementales et de droits humains. Les écologistes d’Extinction Rébellion Université de Goma appellent à une réflexion plus approfondie et à une exploration des alternatives durables pour le développement du pays.

La rédaction

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