Goma : Dite de libération, la marche des mouvements citoyens n’a pas atteint la cité de Sake
Ce lundi, les rues de Goma ont servi de scène à une marche pacifique de libération organisée par les mouvements citoyens du Nord-Kivu. Partie du rond-point Signers, la manifestation, initialement prévue jusqu’à Sake dans le territoire de Masisi, a pris fin prématurément au rond-point CCLK, dans la partie Ouest de Goma. Cette interruption soudaine a été motivée par des soupçons d’infiltration, mettant en évidence la tension palpable dans la région.
La situation qui a incité à cette marche ne pouvait être ignorée. Espoir Muhinuka, membre des mouvements citoyens, souligne que « depuis plus de 600 jours, les rebelles du M23 sèment un climat de terreur, tuant nos compatriotes et envahissant nos territoires à Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. » Une réalité insoutenable qui a poussé les citoyens à descendre dans la rue pour exiger des actions concrètes.
Miradi Cirimwami Reine, militante de la Lucha, a profité de l’occasion pour dénoncer les conditions de vie difficiles des déplacés de guerre dans les camps, attirant l’attention sur une dimension humanitaire préoccupante. « Nous voulons la paix pour que chacun puisse vivre calmement dans sa maison. Les déplacés ne sont pas seuls, » insiste-t-elle.
À l’issue de cette mobilisation, un mémorandum a été lu devant la presse, appelant à une présence renforcée des autorités nationales au Nord-Kivu. « Nous demandons la présence du VPM de la défense jusqu’à la fin de la guerre et celle du chef d’état-major aux côtés des FARDC pour régler la cacophonie de commandement sur les lignes de front, » déclare un représentant des mouvements citoyens.
La marche, bien que brusquement tronquée, symbolise la détermination des citoyens congolais à alerter sur une situation critique. La date du 19 février 2024 restera gravée comme une journée où les voix du Nord-Kivu se sont unies pour clamer l’urgence d’une action internationale face à la menace persistante.
La rédaction