Goma: Colère et indignation de la population après la répression « brutale » de la manifestation des Wazalendo
Le bilan de la manifestation Anti-MONUSCO organisée par la secte mystico-religieuse dénommée la Foi Naturelle Authentique Messianique vers les Nations (FNAMN) à Goma, en province du Nord-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo, passe officiellement de 6 à 43 civils et un policier tués, 56 blessés et 158 personnes arrêtées, précise le communiqué du gouvernement de Kinshasa.
Ce bilan bien qu’actualisé, reste contesté par les habitants de la ville de Goma, qui estiment que plus de 60 personnes avaient été lâchement abattus par les forces armées de la République Démocratique du Congo et la police nationale, alors qu’ils ne représentaient aucune menace contre leurs bourreaux.
Lors de l’émission « Dialogue entre congolais » de nos confrères de la radio Okapi, qui a porté à ce sujet la soirée de mercredi 30 Août, trois invités dont le professeur Bob Kabamba, politologue et enseignant à l’université de Lièges en Belgique, ont tous qualifié l’opération des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) d’illégale, car selon ce trio chercheur, l’armée est allée loin de sa mission en utilisant une répression aussi farouche contre les civils non armés.
Les acteurs de la société civile de la province du Nord-Kivu ainsi que plusieurs défenseurs des droits humains, estiment que les responsables de ce qu’ils qualifient de « massacre des civils » doivent être arrêtés dans l’urgence et jugés dans des audiences publiques, car, affirment ils, ils sont bien identifiés.
D’autres manifestations sont d’ailleurs déjà annoncées par les activistes des mouvements citoyens et groupes de pression, pour dénoncer cette « barbarie de l’armée congolaise », les initiateurs disant être prêts à toute éventualité, dont leur assassinat comme cela a été le cas mercredi dernier dans la ville.
Des images des militaires FARDC embarquant des corps des civils tués dans des camions font le tour des réseaux sociaux depuis la soirée du mercredi, suscitant la colère de nombreux citoyens Congolais dont des acteurs politiques, qui demandent justice pour les victimes.
La mi-journée du même mercredi, le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, à travers son porte parole le lieutenant général Guillaume NJIKE KAIKO, avait dans un communiqué qualifié les adeptes de la secte qui prône la foi ancestrale, « des fauteurs des troubles qui jouent selon ce document, le jeu de l’agresseur M23/RDF, un groupe des bandits armés drogués et manipulés qui se faisaient passer pour les Wazalendo, fidèle au prophète Ephraim BISIMWA »; une thèse qui selon certains observateurs, pouvait servir pour mener une mission d’appréhension en lieu et place d’une attaque par des armes de guerre comme cela a été le cas.
La Rédaction