Des mauvaises conditions de vie exposent plusieurs femmes, qui vivent dans différents camps des déplacés, aux violences sexuelles. Sur une période d’au moins deux semaines (du 17 au 30 Avril 2023), les équipes de l’organisation internationale Médecins Sans Frontière (MSF), ont renseigné avoir pris en charge 674 victimes de violences sexuelles dans différents sites des déplacés autour de la ville de Goma en province du Nord-kivu.
Face à cette situation Crispine Ngena, coordinatrice de l’organisation Action pour la Conservation de la Nature et Développement Communautaire (ACNDC), une association qui défend les droits des filles et des femmes, avec un accent sur la justice climatique et la protection de l’environnement, exprime sa tristesse pour ces chiffres qui sont énormes selon elle. « C’est choquant, c’est humiliant! Normalement, il faut parler de 674 violeurs que de parler des victimes de ces actes de violences sexuelles« , s’exprime-t-elle.
Pour cette dame, il faut que les coupables soient interpellés vu qu’actuellement ils circulent librement dans la nature. « Ces victimes n’ont pas fui leurs villages pour venir subir des peines de plus dans des camps. Il faut qu’elles aillent chercher des bois de chauffe pour trouver à manger, mais aussi leurs habitations de fortune ne rassurent pas toute la sécurité, ce qui les expose plus aux violences sexuelles« , ajoute-t-elle.
Cette jeune feministe recommande à l’institution judiciaire de pouvoir bien faire son travail en menant des enquêtes élargies afin de trouver les auteurs de ces crimes et les condamner. Aux humanitaires, elle demande aussi l’assistance permanente des déplacés de guerre. « Faire deux ou trois mois sans appui alimentaire et autres, les femmes se sentent obligées de se débrouiller par tous les moyens« , pense-t-elle.
L’Action pour la Conservation de la nature et Développement Communautaire signale d’autres cas de violence sexuelle dans le camp des déplacés de Bulengo le Jeudi 11 Mai dernier.
Laurence Muhira