Santé sexuelle et reproductive : vers l’inclusion des personnes vivant avec handicap en RDC - Tazama RDC

Santé sexuelle et reproductive : vers l’inclusion des personnes vivant avec handicap en RDC


Les membres des cellules de base ont été formés par EDA sur la masculinité positive et les informations sur les services de la santé reproductive 03 au 05 mai 2023 en ville de Goma. C’est pour assurer l’inclusion des personnes handicapées sur cette thématique.


Une situation difficile
Dans l’Est de la RDC, l’accès aux informations et service de la santé reproductive aux personnes vivant avec handicap est limité si pas inaccessible à cause de leur situation et statut social de plus en plus défavorable à leur égard. « Leur dépendance vis-à-vis du reste de la communauté auxquelles ils sont assujegs accroît leur précarité économique, la perte de leur identité propre, le renforcement du complexe d’infériorité, la marginalisation à tous égards ainsi que le déni de leurs droits spécifiques et fondamentaux. Pauvres, vulnérables et marginalisés, telle est aujourd’hui la qualification la plus adéquate de la situation des peuples autochtones pygmées, personnes handicapées et les femmes dans la province du Nord-Kivu » peut-on lire dans un document de cette organisation.
Sylvain Obedi est le coordonnateur de Enable the Disable Action « EDA » l’organisation des personnes vivant avec handicap qui est à l’initiative de cette formation des leaders des cellules de base. Selon lui, « la situation de la non-inclusion des handicapés dans l’accès aux SSP est imposée par les barrières socioculturelles et religieuses d’une part, et d’autre part par les restrictions légales qui limitent même l’accès des femmes handicapées et pygmées aux informations et aux services de soins complets d’avortement sécurisés. »


Capacitation pour une nouvelle appréhension
« Les formations ont été axées sur cinq modules avec cinq formateurs. C’est du cadre légal en RDC en passant par le contexte jusqu’aux aspects médicaux pour donner aux participants une vue plus large de la situation avec l’évaluation à chaque étape » estime Mandela Kihokolo, un consultant formateur et facilitateur de ces séances de trois jours.
Rocky Ngelama Tchomba est un handicapé qui se déplace à vélo de trois pneus. Il est le responsable EDA auprès des handicapés qui font tous le commerce transfrontalière entre Goma en RDC et Rubavu au Rwanda. « La masculinité positive est l’une des choses qui m’ont intéressé personnellement. Dans nos communautés, il est important que les hommes accompagnent les femmes dans ce processus. D’ailleurs les deux partenaires sont tous auteurs de ce qui peut se passer » indique-t-il.
Clementine ABINA est une autre membre de EDA, vivant avec handicap, elle dénonce les attitudes rétrogrades d’avant. « On peut manquer de l’argent pour des consultations et on reste chez soi car il y a beaucoup des préjugés et on ne sait pas que c’est quelque chose de gratuit et dans le respect de la vie humaine. »
Pour s’assurer que toutes les couches des personnes vivant avec handicap sont outillées de ces connaissances, EDA a choisi les membres des cellules de base pour cette formation des formateurs.


Vers un renversement de la tendance
« Je suis très heureux parce que mes membres auront une nouvelle matière intéressante. Au bout de ses trois jours, je viens d’apprendre à la fois les informations sur la santé sexuelle et reproductive que la méthodologie pour transmettre efficacement la matière apprise ici » ajoute Rocky Ngelama.
15 membres de EDA, les responsables des cellules de base sont formes sur la masculinité positive pour la promotion des droits de santé sexuelle et reproductive et accès aux soins complet d’avortement sécurisé.
Abina estime qu’il est maintenant clair que « la RDC est sur la bonne voie en apportant l’avortement sécurisé et que nous les femmes handicapés sommes aussi concernés via le protocole de Maputo. Avant c’était un problème allant jusqu’à la mort des victimes mais nous venons maintenant d’apprendre que si c’est une menace physique et morale de la mère, c’est maintenant possible » estime-t-elle.
« EDA va accompagner tous les formateurs qui viennent d’être formés dans cet atelier. C’est pour nous assurer que toutes les couches des populations arrivent à cerner ces questions vitales » a dit Sylvain Obedi.


Enable the Disable Action (EDA) est une organisation nationale des personnes vivant avec handicap en RDC. Créée en 2017, EDA a pour mandat de plaider en faveur de l’inclusion et de la participation active des personnes handicapées dans les processus de développement et dans toutes les sphères de la vie.
Le projet de promotion droits et santé sexuels et reproductives et accès aux services de l’avortement sécurisé pour de personnes vulnérable dont les populations autochtones pygmées et personnes handicapées est mis en œuvre dans la ville de Goma et ses périphéries par EDA en consortium avec YARH et l’appuis financier de IPAS.
Par Akilimali Saleh Chomachoma

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