Nord-Kivu : A Rutshuru et Masisi, après déploiement égale avant déploiement de l’EACRF-DRC, (Opinions !)
Après le déploiement complet de la force régionale des États d’Afrique de l’Est (EACRF-DRC) dans le territoire de Rutshuru et Masisi, les populations civiles qui vivent dans ces zones disent n’avoir pas vu des changements remarquables que ça soit en terme du retrait des rebelles du M23 qu’aux actions de cette force. Un avis que partagent plusieurs analystes de cette guerre.
En territoire de Rutshuru par exemple, groupement de Jomba, les habitants contactés par Tazama RDC, ce Jeudi 04 Mai 2023, témoignent du fonctionnement des administrations tant militaires que civiles du M23, malgré la présence des militaires Ougandaises (UPDF) dans presque tous les coins chauds de ce groupement.
« Au niveau de Tchengerero, les rebelles circulent librement soit à pied, soit à bord de leurs véhicules. Toutes les taxes instaurées par le commandement du M23 fonctionnent au jour du marché, sans aucune contrainte de la part des militaires UPDF qui descendent de leur quartier général au mont Musaba surplombant Tchengerero, et ceux qui vivent dans la concession de la paroisse de Jomba, à un endroit communément appelé « léproserie », pour la patrouille diurne et nocturne« , témoigne un habitant de Jomba sous l’anonymat.
« Pas de changement. À la frontière Congolo-Ougandaise, se sont toujours les éléments du M23 qui contrôlent la douane, souvent en tenue civile« , fait savoir cet autre habitant de la cité frontalière de Bunagana.
Constat fait par plusieurs commerçants dans la zone qui, à leur tour, déplorent « la surfacturation du dédouanement de leurs marchandises par les services mis en place par cette rébellion, malheureusement aux yeux impuissants du contingent ougandais », s’indigne un commerçant qui se ravitaille en stock du côté de l’Ouganda.
Les troupes de la force régionale de l’East African Community ont toujours été critiquées pour leur « inactivité » dans leurs zones de controle face aux rebelles du M23. Chose qui a conduit à la démission de leur commandant, le général kenyan Jeff Nyagah il y a peu.
Certains observateurs, qui suivent de près cette situation, arrivent même à souhaiter le changement du commandement de cette force chapeautée par le Kenya, par un autre pays comme le Burundi qui, à mainte reprise se voit entrain d’en découdre avec certaines milices en territoire de Masisi.
Florentin Nkurunziza