Ituri : ce qu’il faut savoir sur les attaques de la codeco et du Zaïre dans la région minière de Djugu
Un mort, 2 blessées, 16 personnes kidnappées et des maisons incendiées, tel est bilan «provisoire» des incursions instantanées du dimanche 7 août 2022 des miliciens CODECO dans diverses entités du groupement Dhego. C’est en chefferie de Bahema Badjere, territoire de Djugu. Une attaque de plus dans la région après celle ayant fait 22 morts, attribués à la milice Zaïre.
Les éléments CODECO ont d’abord attaqué le centre de Mbidjo la matinée du dimanche 7 Août 2022. Surprenant la population qui se rendait soit à l’église ou dans ses activités d’orpaillage. « Ils ont tiré sur la population au centre de Mbidjo», précise Uwechi, président de société civile locale.
Dans la foulée, « 3 personnes en seront blessées et 16 autres kidnappées.» Quelques heures après, vers 12h00 locale, « la CODECO est partie incendier plusieurs maisons à la localité Akwe Jimbu. Sur place, une femme a été tuée par ses assaillants.»
Retour sur les faits
Ceci arrive à quelques heures seulement du massacre de 22 civils à la localité de Damas en chefferie de mabendi. Attaque que l’armée congolaise attribue au groupe armé Zaïre. Elle rassure la population que « toutes les dispositions sont prises par les forces régulières sous le commandement du lieutenant général Luboya Nkashama Jonny pour endiguer la menace de la milice Zaïre dans cette région de Damas.»
« Faux et archifaux», rétorque la société civile de Mbidjo.
Pour PILO MAKA, un des chefs coutumiers de Mabendi voisin au Bahema Badjere, « ces groupes armés se disputent les carrés miniers et chacun veut avoir la suprématie sur l’autre afin de bien exploiter de l’or.»
Les FARDC, par l’entremise de son porte-parole invite le Zaïre à « saisir la main tendue du Chef de l’État qui produit déjà ses fruits» avec la « cessation unilatérale» des hostilités par la CODECO et le FPIC.
De son côté, Maître Mateso Savo de la chambre du conseil Hema, qui condamne les tueries dans cette région minière, ne s’inscrit pas dans la logique de l’armée. Il «exige» la création d’une «commission mixte et indépendante d’enquête» qui aura la tâche de tirer au clair les circonstances et les auteurs de ces massacres.
Pour sortir de cette confusion, des analystes sécuritaires pensent qu’il est important que l’armée renforce sa présence dans ces entités laissées à la merci des groupes armés et ainsi assurer la protection des civils.
Sharif Bithum Ali, à Bunia
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