Lubero : Une dizaine de civils tués en deux jours dans le Bapere, la société civile alerte sur l’inefficacité des troupes
Une dizaine de civils ont été massacrés en l’espace de deux jours dans le secteur de Bapere, territoire de Lubero (Nord-Kivu), à la suite de deux incursions successives des terroristes ADF-MTM. Selon la société civile locale, la première attaque a eu lieu mardi 28 octobre 2025 dans la partie sud de Manguredjipa, chef-lieu du secteur, précisément au quartier Mangingi. La seconde a été enregistrée ce mercredi 29 octobre dans le village de Gwado, à l’ouest de Manguredjipa, où plus de huit personnes ont été tuées et plusieurs autres portées disparues.
«La situation sécuritaire du secteur de Bapere se détériore du jour au lendemain. Après l’incursion des ennemis de la paix dans le quartier Malunguma et le nouveau quartier Bandulu, l’ennemi a encore frappé et tué la population. Aujourd’hui, mercredi 29 octobre, il vient de signer une nouvelle incursion dans le village qu’on appelle Gwado, où l’on signale la mort de nos compatriotes. Le bilan provisoire est de huit personnes tuées », a indiqué Samuel Kagheni, président de la société civile du secteur de Bapere.
Cette recrudescence de violences relance le débat sur l’efficacité des opérations conjointes FARDC-UPDF, pourtant déployées dans la zone depuis plusieurs mois pour traquer ces groupes armés.
« Nous sommes en train de nous poser des questions : pourquoi c’est toujours nous qui perdons nos compatriotes, nos militaires, alors qu’il y a tout un arsenal de troupes et des VDP autour de nous ? Nous appelons à ce qu’il y ait une autopsie au sein de nos militaires, des VDP, et même de la population, pour comprendre les causes de toutes ces pertes en vies humaines »,
a-t-il ajouté.
Pour rappel, une précédente attaque des ADF-MTM avait déjà visé plus de 60 civils dans le village de Ntoyo, toujours dans le secteur de Bapere. Ces incidents à répétition accentuent la peur au sein des habitants et interrogent sur la capacité des forces conjointes à sécuriser durablement cette partie du Nord-Kivu.
David Mayani