RDC-AFC/M23 : Signature d’un mécanisme conjoint de surveillance du cessez-le-feu à Doha
Un pas concret vient d’être franchi dans la mise en œuvre de la Déclaration de principes signée à Doha le 19 juillet 2025 entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle Alliance Fleuve Congo/M23 (AFC/M23). Les deux parties ont officialisé la création d’un « Mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu », un organe chargé d’assurer le suivi du respect de la trêve et de documenter toute violation présumée sur le terrain.
Selon le document signé conjointement par M. Sumbu Sita Mambu, représentant du gouvernement congolais, et M. René Abandi, délégué de l’AFC/M23, ce mécanisme « exercera une surveillance sur la mise en œuvre du cessez-le-feu permanent, y compris l’enquête et la vérification de toute violation présumée ».
L’accord précise également que le Mécanisme prendra les mesures nécessaires avec les parties concernées pour éviter les violations.
Un organe composé de plusieurs acteurs nationaux et internationaux
Le nouveau dispositif regroupera un nombre égal de représentants du gouvernement congolais et de l’AFC/M23, mais inclura également des acteurs régionaux et internationaux.
Le texte mentionne notamment la participation de « représentants de l’Union africaine, de l’État du Qatar et des États-Unis » qui, selon le communiqué, peuvent servir en tant qu’Observateurs, ainsi que celle de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et de la MONUSCO, en tant queparticipant supplémentaire .
Cette composition plurielle semble viser à renforcer la crédibilité du processus et à offrir un cadre de coordination neutre. D’après le texte, « la MONUSCO assurera le rôle de coordination logistique » tandis que le Mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE+) sera chargé de mener les enquêtes sur le terrain et de « documenter les rapports faisant état de violations présumées ».
Les signataires se sont également accordés sur un cadre de fonctionnement précis.
Le mécanisme se réunira « principalement à travers une plateforme virtuelle, sur une base mensuelle ou ad hoc », à la demande des parties ou des observateurs.
Sa première réunion devra se tenir dès que possible et au plus tard sept jours après sa constitution, selon les closes.
Le texte précise encore que « tout membre du Mécanisme peut faire rapport (…) sur toute violation présumée du cessez-le-feu permanent », ces rapports devant être transmis au MCVE+ sous 72 heures .
Afin de prévenir les incidents, le Mécanisme établit des protocoles de communication et de prévention rapide , et chaque partie est autorisée à « inviter l’un des Observateurs à participer aux missions MCVE+ ».
Selon les termes de l’accord, le Mécanisme « continuera de fonctionner jusqu’à l’achèvement de son mandat, comme prévu dans les dispositions ci-dessus, ou comme convenu expressément par les Parties ».
Cette clause laisse la porte ouverte à un ajustement de la durée selon les évolutions du processus de paix.
Daté du 14 octobre 2025, ce document marque une étape majeure dans les engagements de Doha, où les deux camps avaient promis de privilégier la voie du dialogue et de mettre fin aux hostilités dans l’Est de la RDC.
La mise en place de ce mécanisme pourrait ainsi constituer un outil clé pour restaurer la confiance et assurer le suivi du cessez-le-feu sur le terrain.
La rédaction