Burundi : Entre exploitation des réfugiés ou escroquerie, l’OMS soupçonnée
Les conflits dans l’Est de la République démocratique du Congo ont poussé des milieux de populations à se réfugier dans les pays limitrophes. L’escalade de la situation dans l’Est de la RDC, notamment avec la prise des grandes villes, Goma et Bukavu par les rebelles M23 et ses alliés, a poussé certains civils à se réfugier au Burundi. Sur place, ces civils, sans assistance adéquate, vivent difficilement et d’autres se remettent aux petits travaux pour trouver de quoi subvenir à leurs besoins vitaux.
Au début du mois de juin 2025, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans le camp des réfugiés de Musenyi, à Rutana, avait procédé au recrutement de 50 réfugiés en qualité d’agents temporaires, pour identifier les cas de choléra, des épidémies et les enfants atteints par la malnutrition.
Docteure Césarine, cadre de l’OMS qui réside au Burundi, s’était entendue avec ces journaliers pour une prestation de trois fois par semaine, pour un paiement de 50 000 francs burundais par jour, et une formation payante de trois jours en raison de 25 000 francs burundais par jour. « Cette formation avait pour but d’outiller les 50 relais communautaires pour bien faire leur travail », d’après une source qui s’est confiée à Tazamardc.net sous anonymat, pour raison de sécurité.
Alors que les relais communautaires commençaient à travailler, les responsables de l’OMS leur ont désormais demandé de travailler tous les jours, suite aux urgences dans le camp des réfugiés.
» 37 jours après, la docteure Nadine, responsable de l’OMS/Association des femmes médecins du Burundi dans le camp de réfugiés de Musenyi, a annoncé aux relais communautaires qu’il ne sera pas possible de les payer et que donc, l’OMS ne pourra que les payer forfaitairement 80 000 francs burundais pour le mois de juin en guise de reconnaissance pour leur travail », indique une source dans le camp de Musenyi qui a accès à ce dossier.
Cette décision de la docteure Nadine foule ainsi au pied la convention prise au départ entre les relais communautaires et l’OMS représenté par Césarine dans le camp de Musenyi. Cela est estimé à une probable escroquerie de 1 925 000 francs burundais par relais communautaire, en rapport avec 37 jours de prestation et les frais de la formation non payés jusqu’à présent.
Mais, selon l’une des victimes, Nadine tente de justifier sa décision par le fait que la loi Burundaise prévoit qu’un réfugié ne peut pas avoir droit à un salaire de plus de 80 000 francs burundais par mois. Dans l’entre-temps, les déplacés, eux de leur côté, ont compris cet acte comme une volonté manifeste de profiter de la vulnérabilité des pauvres réfugiés qui souffrent durement dans le camp de Musenyi.
En conséquence de cette « triste nouvelle », les relais communautaires ont décidé de suspendre le travail depuis lundi et mardi et projettent de se rendre au bureau de l’OMS ce mercredi 9 juillet 2025, selon nos sources proches du dossier. Ces relais communautaires appellent l’OMS à respecter son engagement.
Toutes les tentatives pour entrer en contact avec les responsables de l’OMS dans le camp des réfugiés de Musenyi, à Rutana, n’ont pas abouti jusqu’à présent.
Anicet k.