
Sud-Kivu : HRW dénonce les exactions des Wazalendo contre les civils
Dans un rapport accablant, Human Rights Watch (HRW) documente les abus graves commis par les groupes armés dits « Wazalendo » opérant avec le soutien tacite de l’armée congolaise, dans la province du Sud-Kivu.
Ces milices, prétendument patriotes, sont auteurs de plusieurs violations des droits humains dans cette partie du pays. Le rapport dénonce que ces derniers se livrent à des tracasseries contre les populations civiles du Sud-Kivu sous prétexte de combattre les rebelles du M23. Selon HRW, les Wazalendo ont installé des postes de contrôle illégaux le long des routes, où ils extorquent argent, biens, et parfois la vie.
« Il est devenu impossible de circuler sans payer, même pour un agent de l’État », indique HRW dans son rapport, citant un chef administratif local. « Les Wazalendo ont pris le contrôle des routes et collectent les taxes à notre place. »
L’organisation de défense des droits humains dénonce également des violences ciblées à caractère ethnique, notamment contre des civils Banyamulenge. L’un des témoignages rapportés par HRW raconte :
« Mon voisin a été battu à mort simplement parce qu’on le soupçonnait d’être rwandais. Ils l’ont tué en pleine journée, sans crainte. »
Le rapport détaille aussi des cas de justice expéditive et d’assassinats, notamment celui d’un homme flagellé à mort le 3 mars à Sange par un commandant Wazalendo. Malgré la gravité des faits, ce même commandant aurait aussi tué un soldat FARDC, aucune poursuite n’a été engagée. L’impunité règne.
« Nous n’avons pas le contrôle sur ces groupes. Leur soutien militaire initial s’est transformé en menace directe pour la population », rapporte HRW en citant un responsable du gouvernement provincial.
Human Rights Watch appelle le gouvernement congolais à désarmer immédiatement ces groupes, à rompre tout lien avec eux et à engager des poursuites contre leurs membres pour violations des droits humains. Dans le cas contraire, prévient HRW, Kinshasa pourrait être tenue responsable des exactions perpétrées sur son territoire.
Rédaction