Kinshasa : Peine capitale pour un caporal meurtrier
Dans une démonstration de rigueur judiciaire, le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Ngaliema a condamné à mort le caporal Isaac Bahati Kasongo, jugé coupable d’avoir assassiné trois militaires de la police militaire et d’avoir dissipé des munitions de guerre. L’audience foraine s’est tenue publiquement au camp de transmission (TTR), dans la partie ouest de la capitale congolaise.
Le prévenu, un soldat de la Garde républicaine âgé de 32 ans, a été formellement identifié. Né le 8 novembre 1992 à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, Isaac Bahati Kasongo était orphelin de père et de mère, et avait intégré les FARDC en 2019 après une formation militaire à Kisangani. Il appartenait au 14ᵉ régiment, sous le matricule 190196237162.
Les faits jugés se sont déroulés dans la matinée du même jour, lorsqu’il a été arrêté après une fuite sanglante. Le caporal avait en effet abattu froidement trois militaires à proximité du quartier Babylone, dans la commune de Kitambo, avant de se cacher. C’est dans sa planque qu’il a été neutralisé par les forces de l’ordre.
La peine capitale lui a été infligée pour homicide volontaire. À cela s’ajoutent dix années de servitude pénale pour le vol d’une arme de guerre et la dissipation de munitions. Par décision du tribunal, le condamné devra également indemniser les familles des victimes à hauteur de 50 000 dollars américains, à titre de dommages-intérêts.
Ce jugement intervient dans un contexte où les autorités militaires veulent endiguer l’indiscipline croissante dans les rangs de l’armée, en particulier dans les unités spéciales. La Garde républicaine, souvent considérée comme l’élite militaire, n’est plus épargnée par les sanctions exemplaires.
« Ce jugement est un signal fort. L’armée doit demeurer un corps structuré, et non un abri pour la criminalité », a affirmé un officier présent à l’audience.
Le parquet militaire a salué un verdict exemplaire, affirmant qu’il contribuera à restaurer la cohésion opérationnelle et la crédibilité des FARDC face aux défis sécuritaires que connaît actuellement la RDC.
Rédaction