
Levée proposées des immunités de Kabila: Claudel Lubaya dénonce un pouvoir à dérive
La République démocratique du Congo traverse une période critique marquée par une série de décisions politiques jugées attentatoires aux fondements mêmes de l’État de droit. Dans une série de déclarations percutantes, l’opposant Claudel André Lubaya dresse un réquisitoire sévère contre la gouvernance du président Félix Tshisekedi, qu’il accuse de dérive autoritaire et d’instrumentalisation des institutions.
« Maître absolu en violation des lois, prédateur notoire des droits et libertés fondamentaux, Félix Tshisekedi s’apprête […] à franchir le rubicond qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait atteint. »
La tentative de levée de l’immunité parlementaire de l’ancien président Joseph Kabila, aujourd’hui sénateur à vie, cristallise les tensions. Lubaya y voit une infraction manifeste à l’article 104 de la Constitution, rappelant que seule la réunion du Congrès est habilitée à examiner une telle procédure:
« Le statut de sénateur à vie […] n’est pas une faveur, mais traduit la volonté du peuple d’assurer une protection accrue à tous les citoyens qui ont accédé par les élections à la plus haute fonction de l’État. »
Au-delà du cas Kabila, Lubaya fustige la récente dissolution du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) et du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), qualifiée d’attaque frontale contre le pluralisme politique congolais. Il dénonce une décision arbitraire, dépourvue de fondement légal et contraire aux principes démocratiques issus du dialogue intercongolais.
« Dissoudre ces partis politiques revient à franchir une ligne rouge, celle de la criminalisation de la pensée libre et de la contestation légitime. », estime-t-il.
Selon lui, imputer à une organisation politique la responsabilité des propos ou actes isolés de certains de ses membres constitue une violation grave des principes de responsabilité individuelle et du droit à l’association.
« Il est juridiquement inapproprié de demander à un parti d’assumer la responsabilité de tous les actes civils isolés de ses membres, indépendamment de leur statut au sein de l’organisation. »
Lubaya alerte enfin sur les dérives possibles d’une telle gouvernance, où la loi devient un instrument de règlement de comptes politiques.
« En voulant priver les membres de ces partis de leurs droits politiques fondamentaux, le pouvoir s’enfonce dans l’arbitraire. Cela est d’une gravité sans commune mesure dans l’histoire de notre pays. »
Ce réquisitoire de Claudel André Lubaya résonne comme un appel à la vigilance républicaine. Alors que la RDC aspire à consolider ses institutions et à bâtir une paix durable, le respect scrupuleux de la Constitution et des droits fondamentaux demeure un impératif catégorique. Toute entorse à ces principes menace la stabilité démocratique et fragilise davantage une nation déjà éprouvée.
Eugène Vomba